Jeudi 24 mars 2011, par Samuël Bury

Défouloir thérapeutique

« Toutes nos mères sont dépressives » n’est pas qu’une histoire. Deux trames narratives s’y entremêlent. Celle de deux amis comédiens (Thibaut et Quentin) qui interprètent plusieurs rôles et celle d’une mère, Chantal. Rien de complexe pourtant, mis à part la difficulté inhérente au lien psychologique. La compagnie Chéri-Chéri nous ballade une fois de plus entre la lourdeur relationnelle et la légèreté de son approche humoristique à plusieurs couches.

Thibaut Nève joue de nouveau, à travers cette nouvelle création, avec ses thèmes de prédilection : les liens familiaux et le perpétuel questionnement sur la place du comédien dans le tissu social. De nouveau mais ça ne sent pas non plus le réchauffé. Parce que ce jeune artiste a le don d’aller à l’essentiel et de surprendre. Un peu comme un dessinateur de presse...

Sur scène, ça fait rire mais aussi ça émeut. Quentin Marteau travesti en Chantal parvient à rendre un portrait plus vrai que nature. Il incarne une mère - sensée être la sienne - introvertie, à la limite de la neurasthénie. Thibaut Nève, lui, campe tantôt une femme survoltée (Gene), tantôt un coach comportementaliste délirant. Et là par contre, il a tendance à faire exploser la caricature à la limite du crédible.

Ces entrecroisements narratifs, ces personnages expressifs et ces ficelles d’humour débouchent sur un spectacle touchant mais pas tout à fait bouleversant, marrant mais pas tout à fait hilarant.
On attend la suite...

Samuël Bury