Jeudi 7 novembre 2013, par Jasmine Lesuisse

Déferlante de styles

Pour son premier concert aux Halles de Schaerbeek, ce samedi 26 octobre, le tout jeune groupe bruxellois Oyster Node a été accueilli par un public qui ne demandait qu’à se laisser séduire. Derrière le nom Oyster Node se cachent Julie Rens au chant, Elvin Galland au clavier, Samy Wallens à la batterie, Dorian Palos à la basse, Pierre Spataro au saxophone et Luca Derom pour les sons électro. Doté d’une musique aux influences jazz, hip-hop, R’n’B, soul, électro et aux accents parfois vintage, le groupe se donne en spectacle avec beaucoup de professionnalisme et de plaisir.

En première partie de concert, le groupe Antilux. Un coup de cœur tout particulier pour ce duo énergique et très prometteur. Leur musique électronique se teinte de diverses influences comme la dubstep, la minimal ou bien encore un zeste de musique rock et de blues. Par dessus ce son, une voix capable de soutenir de nombreux registres vocaux. Un groupe à surveiller de près !

Après cet excellent début de soirée, les spectateurs attendent avec d’autant plus d’enthousiasme la venue d’Oyster Node. A peine les lumières se sont elles éteintes que le groupe monte sur scène au plus grand plaisir des nombreux spectateurs venus pour assister aux débuts de cette belle formation musicale. Le ton est donné dès les premières chansons. Une voix harmonieuse et chaude accompagnée d’un saxophone s’accordent à merveille et se distinguent sur un fond de musique R’n’B et soul. Le tout donne un son mixte et hétéroclite qui apporte une nourriture nouvelle à nos oreilles encore peu habituées à ce genre de composition. Le public semble vite conquis. Soutenues par le timbre de voix de Julie Rens, les chansons s’enchaînent sans se ressembler. Le concert se déroule entre ambiance jazzy aux allures du Chicago des années 30 et rythmes soul et R’n’B rappelant un peu le style « old school » d’Amy Winehouse. Les trois jeunes choristes interviennent de temps à autre et renforcent cet aspect « vieillot » et nostalgique qui plait beaucoup. En outre, le très joli jeu de lumière aide à conférer à chaque morceau sa vie et son style propre.

C’est peut-être justement là que le bas blesse. On assiste à un mélange de genres plutôt intéressant et innovant, mais le concert aurait gagné en qualité si les différents styles et rythmes s’harmonisaient davantage, évitant ainsi de passer d’un registre musical à un autre sans vraiment de transition. On a l’impression que la volonté d’originalité et de mélange des genres se fait un peu au détriment d’une structure dans la composition provoquant, à certains moments, une sonorité chaotique. En outre, on pourrait regretter – ou non, selon les goûts - le peu de place occupée par la musique électronique, qui donnait une dimension supplémentaire à ce brassage de styles.

Mais ce qui restera surtout à l’esprit, c’est avant tout une superbe présence sur scène, haute en couleur, un grand show très bien rodé et une complicité frappante et chaleureuse entre ces six musiciens qui participent à la bonne ambiance générale et à la convivialité. Convivialité renforcée par les lieux qui, pleins de charmes, contribuent à nous laisser emportés par les rythmes cuivrés de la musique.

Même si Oyster Node s’adresse davantage aux adeptes des sons R’n’B, ce groupe ne manquera pas de plaire à tous les esprits curieux d’explorer de nouvelles tendances musicales et de nouvelles compositions rythmiques.

Jasmine Lesuisse