Dimanche 10 novembre 2019, par Marion Hermet

Décadence au milieu du vide.

Dans cette pièce décadente et pleine de fraîcheur, nos deux héros venus des temps modernes parlent de la mort d’une manière importante et surtout, touchante.

Les premiers éléments au début du spectacle nous interpellent fortement : des rires enregistrés à l’ambiance Hélène et les Garçons, et une salle allumée grâce à deux grands néons suspendus en hauteur. Et débarquent alors, par la grande porte du fond, Tristan et Marceline. Elle avec sa grande cape pailletée, lui avec sa combinaison de cycliste. Avec pour décor, un espace vide et pourtant, qui fourmille tant de combinaisons possibles pour rendre Char d’Assaut vivant. Et c’est là que l’histoire commence, par une promenade autour du public, en traversant les portes.

La dernière création de Simon Thomas et de sa compagnie La Horde Furtive est un moment partagé entre la gravité de la situation et le rire. Parler de la vie et de la mort au théâtre n’est pas chose simple. Encore moins lorsqu’il s’agit d’inclure des éléments d’humour dedans, avec des variations sur le même ton. Pourtant, l’exercice qui peut être périlleux de base, s’annonce finalement comme une battle entre nos deux héros. Où se mélange tarte au citron au fin fond d’une salle et animal mort. Si, si, on vous le jure. Les deux acteurs portant la pièce au bout de leurs bras - Stéphanie Goemaere et Aurélien Dubreuil-Lachaud - réussissent à évoquer un sujet compliqué sous fond de jeu beckettien.

Un tas de références culturelles s’entremêlent durant l’acheminement de la pièce, qui en une heure, passe comme une lettre à la Poste : nous y notons notamment, au niveau de l’humour, des sketchs des Robins des Bois au podcast célèbre de Sophie Marie Larrouy, "A Bientôt de te Revoir" - qui reçoit des personnalités pour des conservations au parfum hilarant avec une pointe d’absurdité. Nous n’en dévoilerons pas davantage pour vous faire une propre idée, mais cela en vaut clairement la chandelle.

Nous nous fondons direct dans la pièce, dû à son accessibilité et à sa durée tous deux idéales. Ayant un rythme soutenu et sans temps mort, peu de place à l’ennui finalement. Ce qui n’est pas plus mal, puisque cette pièce est à aller voir absolument, même si vous n’êtes pas un-e féru-e de théâtre.