Criss Cross

Théâtre | Théâtre la Balsamine

Dates
Du 1er au 4 octobre 2014
Horaires
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Criss Cross

Criss Cross développe une chorégraphie qui propose aux spectateurs une troublante « illusion visuelle ». La scène se transforme en zone rectangulaire, un espace quadrillé, dans lequel l’humain est projeté.
Par cette recherche chorégraphique et poétique, Kyung-A Ryu nous propose un voyage d’une audace inouïe, elle nous ouvre la voie de la gravitation, de la tension, de la flexibilité, de l’apesanteur… Une réflexion sur l’espace qui permet au public une contemplation méditative.

Distribution

Chorégraphie, scénographie et montage musique : Kyung-A Ryu
Assistanat : Julie Devigne
Interprétation : Nora Alberdi, Raffaella Pollastrini
Création lumières et régie générale : Olivier Vincent
Musique originale : Baudouin de Jaer - musique pour Geomungo
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4 Messages

  • Criss Cross

    Le 1er octobre 2014 à 10:22 par Allbert

    Et voici donc un spectacle où il n’y a rien, qui ne propose rien, où l’on attend désespérément de déceler une étincelle hypnotique, un soupçon d’esthétisme graphique qui ne viendront jamais. Et le décor sonore est à l’avenant. Nostalgie d’une certaine forme d’avant garde de la charnière des années ’60-’70 ?

    En bout de course une vraie tristesse devant la moue déconfite des actrices qui, faces aux applaudissements polis, semblent tout à coup se réveiller et réaliser dans quelle galère elles se sont embarquées.

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  • Criss Cross

    Le 2 octobre 2014 à 11:04 par loulou

    En effet pas grand -chose à retenir de ce spectacle.
    Après un début trop long ,trop lent j’avais espéré un démarrage au moment où les "danseuses" se mettent debout après avoir rampé sous les élastiques.
    Hélas il n’en fut rien.

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  • Criss Cross

    Le 16 octobre 2014 à 02:23 par Morar

    Ce spectacle est étrange, pas très dynamique, lent et long. Je n’ai pas vu le propos de la chorégraphe. Plutôt ennuyeux et vraiment rébarbatif.

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  • Criss Cross

    Le 17 octobre 2014 à 10:14 par pika

    Criss Cross est une danse contemporaine très particulière, car quadrillée par des fils élastiques sur toute la scène. Les danseuses, qui d’abord explorent l’endroit, sous les cordes, définissent leurs limites, pour ensuite danser avec elles. Elles déforment l’endroit, tirent sur les cordes et s’y entremêlent. Esthétiquement le plan de cordes qui est déformé par les danseuses est magnifique, cela pose les questions de la limite du corps et de l’espace. La chorégraphie est belle et précise, une vraie osmose entre les danseuses se crée. Dans l’ensemble la chorégraphie était très belle et parfaitement bien exécutée, même si parfois le public ne comprends pas spécialement ce qui se passe et peut donc fantasmer sur la signification de cette danse.
    En conclusion, très beau spectacle, belle mise en scène et super danseuses !

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Samedi 4 octobre 2014, par Charles-Henry Boland

Cadre sur fond noir

Dernière création de la chorégraphe Kyung-A Ryu, Criss Cross s’inscrit dans le langage du silence et de la contemplation. Exceptionnellement, je me permettrai de m’exprimer ponctuellement à la première personne pour parler de ce spectacle. Une position objective – déjà difficilement tenable dans le registre ordinaire de la critique - semble impossible quand nous ressentons une distorsion entre la reconnaissance d’un projet et son appréciation. S’il faut reconnaître à Criss Cross une conception non dénuée d’originalité, je ne peux oublier qu’intérieurement, je ne fus pas transporté.

Élément central de cette chorégraphie, un grand cadre de métal entoure la scène. Des élastiques sont tendus sur deux niveaux perpendiculaires, dont le croisement produit pour le regard du spectateur l’illusion d’un vaste quadrillage suspendu à un demi-mètre du sol. Cependant, le spectateur ignore cette "élasticité" dans les premiers instants de la représentation. Évoluant au sol, les danseuses Nora Alberdi et Raffaella Pollastrini évitent soigneusement tout contact avec ce plafond de lignes tendues. Cette attitude craintive donne l’impression que ce grand réseau de câbles nous menace par sa rigidité supposée, tel un filet de métal froid et tranchant. Huit feuilles de papier blanc pendent mollement, comme du linge immaculé. Nos danseuses les tirent, les repoussent, les font glisser. Elles semblent découvrir prudemment ce monde à l’image d’insectes rampants.

Puis elles découvrent (et le public également) que leur prison est poreuse et molle. Ce qui semblait immuable devient soudain un grand tissu, souple et malléable. Les danseuses se relèvent, éprouvent les limites de cet univers en repoussant les mailles à l’aide de leur corps. Elles tirent un point de la trame, produisant ainsi un soulèvement général de toute la structure. Elles créent des montagnes, creusent des vallées. Des formes illusoires semblent émerger des multiples torsions qu’opèrent les danseuses sur les élastiques. Mais toujours le quadrillage revient à son état initial. Malgré l’énergie qu’elles déploient pour s’approprier le monde qui les entoure, elles demeurent impuissantes à le transformer. Les voici plus calmes, résolues à respecter ce grand réseau qui existait avant elles et qui leur survivra. Elles enjambent désormais les élastiques, quoiqu’elles ne courent aucun danger. Tout redevient lent. Si elles se tiennent debout, elles finissent néanmoins par se soumettre à ce monde quadrillé.

Faut-il voir dans ce silencieux ballet une longue allégorie de la condition humaine ? Les interprétations peuvent être foisonnantes face à une proposition aux multiples symboles. Deux jours après la représentation, je me dis que cette chorégraphie ne manquait ni d’intelligence ni de créativité. A l’évidence, il se dégage une profonde réflexion derrière cette proposition scénique. Sans nul doute, je retire un plaisir intellectuel a posteriori dans l’herméneutique de ce spectacle, mais... je dois m’autoriser à dire que durant l’heure où j’étais installé dans mon strapontin, à observer dans le silence et le calme ces deux corps au travers des mailles vibrantes d’un cadre central, je me suis profondément ennuyé. Et ce n’est guère en raison d’une certaine « longueur » ou je-ne-sais-quelle « il ne se passe rien », car il se produit des événements tout au long du spectacle. Mais rien n’y fait, ce n’est ni envoûtant ni révoltant. Les images sont intéressantes mais manquent de puissance évocatrice. Quant à la musique, elle ne flatte jamais l’oreille, se contentant d’installer un climat sonore clairsemé de murmures. Seul le concours de la raison peut aider à raccrocher à cet étrange ballet.

Est-ce raté ? Paradoxalement, je ne le crois aucunement. Techniquement, tout est irréprochable, on ne peut aucunement prétendre qu’un élément soit incohérent avec l’ensemble de la proposition. C’est intelligent à bien des égards mais l’absence de vie empêche que l’on s’y plonge totalement. Cela demeure un concept en mouvement, sans chaleur. Le critique trouve cela intéressant, le spectateur s’est endormi.

Charles-Henry Boland

Théâtre la Balsamine