Mercredi 30 septembre 2015, par Julie Lemaire

Corps-à-corps

Ovation pour la première bruxelloise de « Speak low if you speak love », au KVS. Deux heures de performance pluridisciplinaire, puisque la danse se co-crée en continu avec la musique live de Mauro Pawlowski et compères, du groupe Deus. Avec un propos aussi vaste que l’amour, les scènes se multiplient au rythme des élans d’attirance ou répulsion de huit danseurs excellents. Plein les yeux.

Entre silences et cris, douceur mélancolique ou violence extrême, accents rock ou rythmes africains, le melting-pot des propositions scéniques est aussi saisissant que la prouesse technique de chacun des danseurs. La musique, avec plus forte présence de batterie et guitare électrique, est le fil conducteur du spectacle, qui cherche sa propre forme. La voix d’opéra de la chanteuse sud-africaine Tutu Puoane vient scander la mise en scène, tantôt pour ramener au calme, tantôt pour enflammer le mouvement. Les amours se vivent dans d’incessants corps-à-corps, entre tension et relâchement. Le propos est évident, puisque le désir parle plus avec le corps qu’avec l’esprit, mais les messages, peut-être parce que trop limpides, se perdent dans la multiplicité des propositions. L’énergie créatrice de l’ensemble est portée par celle des danseurs, qui jouent avec le désir et la sensualité au point de se détruire, pour renaître incessamment.

Julie Lemaire