Lundi 26 novembre 2012, par Samuël Bury

Conte à facettes

Les deux dialogues de R.W. sont une sorte de kaléidoscope humain où les traits de caractère se succèdent pour nous plonger dans un rêve prolongé. Un homme démultiplié par quatre et un femme par deux expriment leur moi très enfoui, leurs états d’âme de manière symbolique et très visuelle. Un conte subtil et aérien que Pascal Crochet et ses comédiens nous racontent avec une extrême sensibilité.

L’histoire est assez simple : un garçon vient chercher du travail dans une maison tenue par une femme seule et rend service comme il peut (premier dialogue). Un garçon qui s’installe en ville dans une modeste petite chambre et qui entretient une étrange relation avec la maîtresse des lieux (deuxième dialogue).

On ne se trouve pas exactement dans la réalité avec R.W. On se demande souvent si tout cela tient debout pour s’apercevoir que le jeu tient plutôt du surréalisme. Un beau surréalisme à nombreuses facettes.

Avec une mise en scène intelligemment chorégraphiée et des expressions intenses, Pascal Crochet a créé un monde très singulier. Où les tableaux s’enchaînent à l’aide de panneaux, de cadres, d’une luminosité intimiste et d’une sonorité presque féérique.
Cette mise à nu poétique, ce relationnel exhibé en décalé font de R.W. un moment scénique inoubliable qui pénètre réellement à l’intérieur de nos émotions...