Confidences trop intimes

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 27 octobre au 3 décembre 2011
Horaires
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Confidences trop intimes

Parce qu’elle s’est trompée de porte, Anna s’est retrouvée à confie ses déboires conjugaux à un conseiller fiscal, William Faber. Touché par sa détresse, troublé aussi, l’homme n’a pas eu le courage de lui dire qu’il n’était pas psy. De rendez-vous en rendez-vous, de confessions en confessions, un étrange rituel s’instaure entre eux. William est à chaque fois ému par la jeune femme, et fasciné d’entendre ce qu’aucune femme ne livre jamais. Qui est donc Anna ? Est-elle dupe du jeu qui se joue ? Chaque jour plus impliqués dans cette étrange relation, Anna et William commencent à remettre en cause leur mode de vie, leurs relations... Grâce ou à cause de cet autre qui s’est glissé par hasard dans leur existence, ils vont poser un regard différent sur le monde et les gens qui leur sont proches, sans savoir où cela les mène, vers quel destin ils se laissent emporter.Retrouvez cette intrigante histoire au théâtre : des artistes aux spectateurs, ce sont les confidences de l’intime qui vont se partager…Trouble garanti !
Avec : Alain Leempoel, Catherine Conet, Hélène Couvert et Michel Israël.
Mise en scène : Bernard Yerlès

Scénographie : Nathalie Borlée
Lumière : Marcel Derwael
Création Musiques : David Callas
Costumes : Jackye Fauconnier
Régisseur : Kévin Sage
Stagiaire régie : Gaëtan Bergmans
Régie Plateau : Anouck Vranckx
Avec : Alain Leempoel, Catherine Conet, Hélène Couvert et Michel Israël.
Mise en scène : Bernard Yerlès

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4 Messages

  • Confidences trop intimes

    Le 4 novembre 2011 à 01:20 par selma

    formidable, la distribution est parfaite, le décor adéquat et la mise en scène est tellement juste qu’on croit qu’ils ( les comediens) inventent le texte. Du rire au suspense en passant par la curiosité voire le voyeurisme ; A ne pas rater .

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  • Confidences trop intimes

    Le 14 novembre 2011 à 11:11 par deashelle

     Soulignons d’abord la qualité de la musique : entre valses de Vienne, Hitchcock et « in the mood for love », elle donne à l’ensemble un modelé pittoresque. La valse hésitation de William s’éternise cela fait rire intérieurement ou attire la compassion sur ce personnage grave qui a oublié de vivre. Affublé d’une cravate sévère, vieux garçon rangé et méthodique, il ne se départit que rarement de son sérieux d’enfant sage et triste, comme s’il était puni par la vie et imperméable au désir. Deux fenêtres blêmes deviennent presque des personnages à part entière. Elles l’ont vu naître, le surveillent et le feront enfin sortir de ses gonds. L’air de rien, sans y toucher, c’est quand même lui qui a patiemment reconstruit Anna incapable de se passer de ses cigarettes jusqu’à sa guérison. Anna est son Pygmalion, mais on aurait néanmoins souhaité à William une rencontre avec une fille de plus d’épaisseur, de verve et de charme, pour faire drôle plutôt que doux-amer. Qu’elle eût été plus malheureuse de sa relation perdue avec son mari, plus affolée, plus désespérée aurait donné un peu de sauvagerie à ce vaudeville de divan par ailleurs bien mené. 

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  • Confidences trop intimes

    Le 4 janvier 2012 à 12:02 par papacas

    J’aimé cette pièce. La mise en scène, la scénographie, l’interprétation. Elle a crée un équilibre très sensible. La lumière très travailler ma fat pensé à des tableaux de Hopper. J’ai passé un très bon moment.

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Mercredi 23 novembre 2011, par Jean Campion

Avec ou sans divan

"Aucun des acteurs n’avait encore posé son... état d’âme sur le divan, j’avais donc une petite longueur d’avance sur eux et pouvais orienter pas mal d’idées sur le travail du conscient et de l’inconscient, la part cachée, invisible ou révélée des sentiments." Cette confidence de Bernard Yerlès, le metteur en scène, reflète sa volonté d’exploiter le mystère qui entoure la relation ambiguë entre deux personnages en errance. Leurs jeux de manipulation et de séduction, éclairés par des commentaires tantôt sentimentaux, tantôt psychiatriques, rendent cette comédie captivante.

Conseiller fiscal, comme l’était son père, William Faber mène une vie conventionnelle et étriquée. Une vie totalement bouleversée par l’irruption d’une jeune femme dans son cabinet. Le prenant pour le psychanalyste, qu’elle était venue consulter, Anna déballe sans retenue ses déboires sexuels. Tétanisé par ces confidences, il ne lui signale pas sa méprise et même accepte une deuxième "séance".

Il se sent piégé par cet engrenage et se confie à Jeanne, son ex-femme, avec laquelle il couche encore parfois. Celle-ci flaire une idylle et n’écoutant que sa jalousie, lui donne un conseil expéditif : "Vire-la ou tire-la." Le docteur Monnier (mots niés !), chez qui Anna aurait dû se rendre, empêche William d’occulter ses sentiments. En écoutant cette jeune femme parler de ses problèmes, ne permet-il pas aux siens de remonter à la surface ? Avec beaucoup de finesse, Michel Israël fait de ce psy un personnage imposant, perspicace et savoureux. On se laisse séduire par son autodérision et ses formules à l’emporte-pièce : "Mon mari me trompe, et moi je me trompe de porte."

Au fil des rendez-vous, William Faber se sent happé par l’intimité d’Anna, qui lui dévoile les fantasmes de son mari et ses propres désirs. Déboussolé par leur connivence, il prend conscience du vide de son existence, trop bien rangée, mais patauge dans une confusion de sentiments : "Vous pouvez tout me dire, mais je ne peux pas tout entendre." Alain Leempoel vit cette métamorphose du fiscaliste coincé, avec une sobriété efficace. Anna joue un rôle déterminant dans cette transformation, mais son comportement reste énigmatique. Le malentendu initial dissipé, elle poursuit, en toute connaissance de cause, une "analyse" chez le faux psy. Que cherche cette épouse frustrée ? Se laisse-t-elle griser par son ascendant sur William ? Son mari existe-t-il ? Tour à tour provocante, secrète, attirante, perverse, Hélène Couvert donne à ce personnage un charme troublant. Dommage qu’elle se montre si envahissante, durant la premère scène. Elle aurait pu fasciner le conseiller fiscal, sans le brusquer.

En adaptant à la scène le film de Patrice Leconte (dont il est le scénariste), Jérôme Tonnerre a mêlé suspense et humour. La complexité des rapports entre les héros de ce huis clos provoque une tension croissante. Cependant les interventions ironiques des seconds rôles nous le confirment : la pièce reste une comédie. Comédie soutenue par une création musicale suggestive et une mise en scène intelligente.

Théâtre Le Public