Condamnés pour vol avec effraction, dégradation de biens d’autrui et incendie volontaire, les cinq amis d’enfance sont désespérés : une dette de 122 475 € à payer, plus intérêts ! Le calcul est vite fait, cela fera 1 000 € par mois et par personne. Peut-on gagner une telle somme en livrant des pizzas ? Boulot pénible qui permet toutefois de rencontrer des gens. L’une des livraisons sera décisive. Des rencontres réelles, ils passent aux échanges virtuels et décident de mettre au point une sorte de petite entreprise dont le business est bien cadenassé au moyen de règles strictes.
Sans vouloir en dire trop, ils se spécialisent dans l’arnaque sentimentale et la sextorsion (chantage sur base de photos de nu), deux types d’escroqueries modernes qui reposent sur la faiblesse de certains correspondants. Reste que ce petit business à ses limites et que les relations d’amitié très présentes au sein du groupe vont être sérieusement mises à mal.
Ils maîtrisent parfaitement les technologies sans vraiment imaginer les dérives morales qu’elles peuvent entraîner. Chatter avec un inconnu habitant à des milliers de kilomètres permet d’ignorer la portée des textes que l’on soumet, comme si l’on correspondait réellement avec une machine. De l’autre côté, ce n’est pas le cas. L’être humain fragilisé à qui l’on s’adresse devient rapidement dépendant des messages échangés.
Une création très actuelle qui fait intervenir beaucoup d’ingrédients, l’argent, les arnaques, le business, mais aussi côté sentiments, l’amour, la trahison, l’amitié, tout cela sur fond d’internet omniprésent. Un petit bémol pour le message de fin qui n’est pas forcément limpide mais nous vous laissons le découvrir. Spectacle divertissant, il pourra même s’avérer éducatif pour certains : proposé à partir de 12 ans.