Cerise sur le ghetto

Louvain-La-Neuve | Théâtre | Le Vilar

Dates
Du 16 au 30 janvier 2020
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Blocry
pl. de l'Hocaille, 6 1348 Louvain-La-Neuve
Contact
http://www.levilar.be
reservations@levilar.be
+32 80 02 53 25

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Cerise sur le ghetto

Le monde s’accélère, mais Sam Touzani se pose. Engagé, révolté, mais aussi profondément généreux, il déborde d’optimisme et de confiance en l’humanité. Cet incontournable de la scène belge nous invite avec humour à une réflexion sur les identités. Une vraie ode à la liberté de penser !

16 au 30 janvier 2020
Théâtre Blocry
— 
De et avec Sam Touzani - Mise en scène : Gennaro Pitisci (Sous réserve de modification. Voir www.atjv.be)
Photo © J. Boes

Les à-côtés
Rencontre avec les artistes jeudi 30/01

Distribution

De et avec Sam Touzani - Mise en scène : Gennaro Pitisci

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1 Message

  • Cerise sur le ghetto

    Le 15 janvier 2020 à 10:22 par mauvever

    spectacle vu au central théâtre communal de La Louviere
    Sam Touzani égal à lui même c’est à dire excellent . J’ai déjà vu plusieurs fois ce comédien -danseur et force de constater qu’il fait partie des acteurs Belges confirmés . Belle carte postale de son Maroc ,ode à ce pére dont la vie parsemée d’embuches nous est contée avec humour dans un récit plein d’Humanité, de nostalgie, de respect et d’Amour pour sa patrie d’accueil .Un grand moment où le mot famille prend tout son sens
    Ph.Neus (mauvever

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Mardi 28 janvier 2020, par Dominique-hélène Lemaire

genre :

prophète d’humanité

LE POUVOIR DE DIRE NON

« Cerise sur le ghetto » est un spectacle magnifiquement engagé et passionnant, mais surtout qui vous émouvra aux larmes. Bourré d’humour berbère, islandais, ashkénaze, arabe, sicilien, turc, grec, français, italien, espagnol, belge, – c’est vous qui choisissez – il forme un bouquet d’humanité et invite à une réflexion généreuse et bienveillante sur nos relations avec les autres !

Sam Touzani, à la fois auteur et joueur… et prophète d’humanité, libère la parole et se raconte pour survivre à l’innommable. Dans un spectacle de feu, il propose une série de flashbacks pittoresques et émouvants sur son histoire familiale, tour à tour faite du sel des larmes et des épices du cœur. Il parcourt passionnément trois générations emblématiques qui bordent la Grande Histoire avec les accents poignants du réel.


« 1943-1945 Les maigres pâturages ont depuis longtemps disparu, et les Nomades ont reflué vers les oasis. Mais les cultivateurs des ksour n’ont pas eu de récolte/ … /. La recherche de l’eau et de « quelque chose à manger » a entraîné vers le Nord un vaste exode de bêtes et de gens, d’abord lent et sporadique, puis massif comme une avalanche. Des scènes navrantes surexcitent la sensibilité des Européens, témoins impuissants ; des êtres humains décharnés, au dernier degré de la misère physiologique, recourent, pour tromper la faim, à toutes les pratiques qu’on lit dans les descriptions anciennes. »

Tout débute donc dans les montagnes du Rif marocain, où la famine et la misère sont si écrasantes que même des enfants prennent, même seuls, le chemin de l’exode, c’est le cas du grand-père de Sam, qui a douze ans. Sam, le petit fils, verra le jour dans un deux-pièces chauffé au charbon à Molenbeek en 1968. Ado en 1989, il mangera un jour innocemment des cerises en plein Ramadan. Opprobre général. Il reçoit en plein visage alors la haine de sa communauté contre l’Occident, son inconcevable obsession de sacralisation de la pureté… le mépris des femmes, et de tout ce qui n’est pas musulman. La mosquée veut lui imposer le rêve toxique d’un djihad mal compris. Heureusement la Belgique veille.

Dès lors, riche d’expériences cinglantes, Sam, le fils d’immigrés, l’artiste, le comédien plein de verve, le danseur souple, rassemble ses forces pour combattre le communautarisme dans un questionnement sincère, entre la culture d’origine de sa famille héroïque et celle du pays qui l’a adopté. Il refuse le marquage identitaire. Il va réussir à relier les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule… Et cela jette des larmes de bonheur dans un public conquis.

Irrévérencieux, habile, convainquant, il débusque dans une langue savoureuse, le cercle infernal de la culpabilité qui ronge tous ceux qui quittent leurs terres, leurs parents, leur langue pour partir loin, très loin, là où poindra l’aurore de l’espoir, la lumière de jours nouveaux… Il réhabilite la femme, l’épouse, la mère, qui on retrouvé la grâce et la dignité de dire NON !

Merci à lui et son comparse, le musicien génial, Mathieu Gabriel, qui de son corps et de sa bouche convoque mille et une atmosphères de légende humaine.
Dominique-Hélène Lemaire

Le Vilar