Ceci n’est pas un chanteur belge

Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 25 au 29 janvier 2012
Horaires
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+32 2 548 25 80

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Ceci n’est pas un chanteur belge

Un spectacle musical de et par Claude Semal

Entre Magritte (pour le surréalisme comique) et Maigret (pour le réalisme mélancolique), ce dixième opus semalien propose une douzaine de nouvelles chansons mêlées à de petits textes humoristiques et à quelques fortes images poétiques. Les musiques et arrangements de Pierre Jacqmin habillent ce « seul en scène » et forment une trame musicale dense et bigarrée, aussi efficace dans le minimalisme que lorsqu’elle envoie la sauce et les décis !

À 20h30, excepté le mercredi, représentation à 19h00 et le dimanche à 15h00

Infos et réservations : 02 548 25 80 ou www.lesrichesclaires.be

Tarifs : de 7.5€ à 14€

Accès en transports en commun et facilités de parking : www.lesrichesclaires.be/infospratiques.cfm

Mise en scène de Laurence Warin
Mise en voix : Martine Kivits
Musique de scène et arrangements : Pierre Jacqmin
Textes, chansons, scénographie : Claude Semal
Une coproduction du Théâtre du Chien Ecrasé et de la Charge du Rhinocéros

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10 Messages

  • Ceci n’est pas un chanteur belge

    Le 22 octobre 2012 à 07:36 par joelleva

    J’ai passé une soirée excellente, en compagnie de C.Semal, un humour a la belge auquel j’ai adhéré direct.Les textes n’étaient pas seulement drôles , mais aussi intelligents et plein de poésie, comme d’humanité, bref tous ce qu’il faut pour faire un bon spectacle.Je le recommande chaudement.

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  • Ceci n’est pas un chanteur belge

    Le 4 novembre 2012 à 11:50 par bafie

    Oups...j’arrive un peu tard pour vous parler de ce spectacle. Monsieur Semal s’y montre tout-tour drôle, sensible, ironique ou sarcastique sans jamais perdre son sens de l’humour et de la dérision...un spectacle en rires et émotions, à découvrir si vous vous allez avoir la frite !

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  • Ceci n’est pas un chanteur belge / Claude Semal

    Le 29 janvier 2014 à 03:11 par Doctora

    Humour, poésie, tendresse, émotion... La petite salle du théâtre Blocry convient parfaitement aux tonalités intimes du seul en scène de Claude Semal, qui chante, raconte des histoires, dialogue avec son jeune fils, manipule des objets. Quel plaisir de le voir éplucher une pomme de terre géante... Jacques Brel n’est pas loin : "À la minceur des épluchures, on voit la grandeur des nations". Magritte, aussi, est bien présent... Un spectacle vraiment belge, tellement plus vrai que la tapageuse revue "Sois belge et tais-toi", qui tourne en ce moment !

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  • Ceci n’est pas un chanteur belge / Claude Semal

    Le 1er février 2014 à 05:04 par bebert

    Claude Semal : le nom me disait vaguement quelque chose, et j’ai été par curiosité. Au début, j’ai pas marché. J’aime généralement pas les vieux qui veulent paraître jeunes : faire comme à 25 ans : l’amour, la révolution, bleuffer en jouant un rôle - en l’occurrence, le rôle du "Belge" avec tous ses clichés, Magritte, les frites, etc.
    Et puis, j’ai été pris au jeu du père et de l’enfant. J’ai trouvé cela comique et juste. Je suis finalement entré dans le spectacle. Mais il m’aura fallu du temps, peut-être le temps que Claude Semal se décrispe, et apparaisse enfin naturel. Le détour finalement vaut la peine : humour, tendresse, poésie et un zeste de contestation sociale. Bref, j’ai apprécié - comme on apprécie un bon vin, mais j’suis pas emballé. Faut savoir que le vin n’est pas vraiment ma tasse de thé !

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Samedi 28 janvier 2012, par Jean Campion

Ceci est un chanteur utile

Dans une de ses chroniques "Le pays petit", Claude Semal affirmait : "Je continue à vivre, à travailler et à chanter dans ce "pays siamois", avec la même passion, la même exaspération... et parfois bien sûr les mêmes doutes." Il n’a pas changé. On retrouve dans "Ceci n’est pas un chanteur belge", un artiste écoeuré par la déliquescence de la Belgique (BELGIK = belge ik ?), désabusé par le progrès mal digéré, révolté par l’écrasement des faibles, mais aussi un quinquagénaire qui refuse le désespoir.

Sous un vaste parapluie margrittesque, le visage fermé, Claude Semal martèle la scène, en chantant "Chez nous". Un diagnostic amer et fort poétique d’une Belgique atteinte d’un mal, qui rongeant ses institutions, la menace de disparition. Cette sombre entrée en matière est très vite balayée. Par le bouffon goguenard qui se rappelle les exploits de sa "bite philanthropique", puis par un papa radieux. Parfois tendres, parfois ironiques, les dialogues avec son petit garçon balisent le spectacle. Après "Les bébés, les papas", une ritournelle infantile (laissons-lui ce plaisir), Claude Semal lui chante la recette des frites et nargue les parents bien-pensants par l’éloge de la "mayo".

Une fois encore, il s’attaque aux dérives du progrès. "Les éclopés de la clope" sont condamnés à faire le trottoir, comme les putes. Avec l’impunité des limaces sur la salade, l’hôpital sécrète des maladies nosocomiales. Une démonstration burlesque ridiculise l’implantation de testicules. Et "Botox song" dénonce le succès de la chirurgie esthétique. Obsédées par la beauté formatée, trop de femmes ne croient pas qu’on les aime avec leurs rides et leurs bosses. Devant les "amis" qui poussent comme des champignons sur "Facebook", le pauvre Claude n’est qu’un plouc. Bien seul ! L’ironie de ces critiques est tempérée par l’empathie pour ces victimes des modes et du conditionnement.

C’est avec un ton virulent que Semal stigmatise une société qui oblige des hommes à dormir dans la rue, sur des journaux qui encensent les friqués de tout poil. Et le petit-fils du "vieux Pierre" se déchaîne contre l’exploitation de la lettre de Guy Môcqué. Comment tolérer que l’héroïsme d’un jeune communiste serve d’engrais au patriotisme sarkozyen ? Les cataclysmes, qui menacent notre planète malade, l’angoissent. Mais le simple contact de la joue de son enfant suffit à l’apaiser.

Entre les chansons, il manifeste une autodérision, qui l’empêche de passer pour un donneur de leçons. S’il n’est pas un chanteur connu, c’est qu’il ne veut pas composer de tubes. Et pourtant, il finit par chanter et danser : "On a la frite... la baraka... la baraque à frites." A rendre jaloux le Grand Jojo et Patrick Sébastien. Mis en scène avec une sobriété efficace par Laurence Warin, ce spectacle lucide, espiègle, provocateur et tendre confirme le talent d’un homme de théâtre complet, qui pourrait chanter comme Léo Ferré :
"Regardez-moi bien,
J’suis qu’un artiste."

Les Riches-Claires