CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 23 octobre au 30 novembre 2013
Horaires
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CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

PETITE SALLE Mise en scène : Mario Perrotta, Avec : Herve Guerrisi, Traduction et adaptation : Hervé Guerrisi, Photo : Bruno Mullenaerts Pinuccio, jeune facteur italien et seul lettré du village, est resté au pays pour lire, écrire et distribuer les lettres des émigrés : ces « cìncali » de l’après-guerre qui ont laissé femmes et enfants pour descendre dans la nuit des mines de charbon belges. Au fil des lettres, il nous conte les récits de vie de ces hommes déracinés : une parole pure et bienveillante pour dire la misère, la tromperie, la désillusion, le sacrifice : 50.000 hommes, jeunes, contre 200 kilos de charbon par jour ! Mais le facteur au regard pétillant fait aussi preuve d’imagination et d’un bel humour tendre pour laisser une place à l’espérance et aux rêves … UNE PRODUCTION DE LA COMPAGNIE DÉZIR ET DU TEATRO DELL’ ARGINE(BOLOGNE). AVEC LE SOUTIEN DE L’INSTITUT CULTUREL ITALIEN DE BRUXELLES ET DE LA VÉNERIE, CENTRE CULTUREL DE WATERMAEL-BOITSFORT.

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9 Messages

  • Des jours et des nuits à Chartres/ Henning Mankell

    Le 20 avril 2013 à 12:35 par deashelle

    Le rôle de Georges (Paul Chariéras), le père de Simone, est magnifique d’humanité et émeut aux larmes. Les filles, Simone et Marie sont moins convaincantes quand elles se font leurs confidences, visages tournés vers le sol, car la diction est un peu précipitée et pas toujours très audible dans la salle d’Aula Magna. La victime et son petit ne sont pas sans rappeler les larmes que l’on a versées pour le film Ryan’s daughter… et cette tendance de l’homme à crucifier les autres, de préférence ! Joués par le même comédien (Frédéric de Godfiem), le soldat allemand est un peu flou - out of focus -, tandis que le reporter, revenons à lui, personnifie en quelque sorte le chœur de la tragédie grecque avec ses commentaires sur la vérité, la vie et l’humanité. Henning Mankell insiste : « La paix devrait redonner des valeurs à des gens comme Simone. On réussira à reconstruire le pays si on ne devient pas comme eux. » « Ainsi, on peut dire que toutes mes images sont inachevées. Il y manque tout ce qu’on ne peut qu’imaginer » dit Robert Capa. Il nous fait réfléchir au rôle des médias et à leur éthique, avides de scoops en tout genre, sans cesse sur pied de guerre pour saisir ce qui se vend bien. Capter, saisir, s’emparer, collectionner les trophées… dans la plus pure dynamique Darwinienne. « Ne restent que les images.Mes tentatives de capter ce qu’il y a d’insondable chez les hommes et par là même en moi… » avoue aussi Robert Capa. La lumière est mon ennemie et mon salut. Trouver la bonne lumière, c’est le but de son existence faite d’attente patiente et délibérée. Car « Une vérité qui traverse le feu ne se consume jamais : la photo semble dire : ne m’oubliez jamais ! » Spectacle poignant.

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 29 octobre 2013 à 10:42 par Domi

    Très très bon spectacle, qui nous rappelle les dures conditions de l’époque. J’ai vu la deuxième partie au lundi-théâtre de Marion... Cette seconde partie parle du retour en Italie. Pour tout accessoire, une chaise. Hervé y est assis, comme dans la voiture. Un seul-en-scène d’où l’on ne sort pas indemne car ce que vivent les immigrés de cette époque, d’autres le vivent encore aujourd’hui : enfant clandestin, suivi policier, peur au ventre et rêves du village d’origine. Allez donc deux fois voir Hervé : il joue encore les deux spectacles !

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 15 novembre 2013 à 11:33 par kirkavu

    Ce spectacle est tout simplement magnifique,on utilise parfois à l’expression "un bijou à l’état brut" à tort et à travers et cela n’a plus beaucoup de sens mais ici je ne trouve rien de plus respectueux pour qualifier ce spectacle C’est direct, simple, inteligent, très drôle et j’ai été touché comme je ne l’avais plus été depuis longtemps. Tout le monde devrait voir ce spectacle car c’est une leçon de théatre et une véritable leçon d’histoire, ce qui s’est passé en Belgique en ces années là est dingue, et ce sujet est encore trop tabou !

    J’en suis ressorti ébouriffé, pas très fier de la Belgique mais fier de savoir qu’il y a des spectacle de la sorte qui s’y font.

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 19 novembre 2013 à 11:35 par wonderland

    J’ai trouvé ce spectacle particulièrement poignant. L’histoire de l’immigration italienne en Belgique, racontée en toute simplicité. Les conditions de vie difficiles émaillées d’instants drôles,... Un spectacle que tout le monde devrait voir pour découvrir un pan de notre histoire peu glorieux !

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 20 novembre 2013 à 12:41 par goliaso

    Le texte n’est pas très original mais bien fait et par moments émouvant. Le thème de l’intégration est très actuel et intéressant.

    L’acteur est vraiment excellent. Il a intériorisé son rôle et on sent qu’il l’a vecu.

    Je l’avais déjà fort apprécié, il y a quelques temps, dans une pièce de Dario Fo.

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 26 novembre 2013 à 02:21 par nadine

    Belle prestation de notre compatriote Hervé Guerrisi qui a choisi de nous montrer cette pièce qui colle parfaitement avec son histoire personnelle ou celle de son grand père mineur italien venu travailler dans nos mines. Elle ne fait que nous rappeler des dures conditions de travail, de vie et d’adaptation d’étrangers dans notre pays, comme c’est encore le cas pour d’autres nations. Si les ex-italiens sont bien intégrés aujourd’hui, il reste encore beaucoup à faire pour tous les autres "esclaves" de travaux qui nous répugnent ! (Tiens à propos comptez le nombre d’excellents comédiens de souche italienne sur nos scènes... vous serez étonnés).
    Et pour la première fois, quand Hervé mime le travail dans un boyau de 25 cm de haut à 40° et 1000 m sous terre j’ai compris l’horreur de la quotidienneté de ces mineurs.
    C’est absolument une pièce à voir, à montrer à nos enfants.
    Et je vous la conseille tout autant que le fim MARINA de Stijn Coninx sur le même sujet, actuellement sur grand écran. Ces 2 retours en arrière (mais très actuels) sont touchants et malgré tout ne manquent pas de touches d’humour ici et là.

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 31 décembre 2013 à 01:58 par pit111

    Au début je me disais que c’était mal parti. On part dans les clichés sur les Italiens, de l’humour un peu forcé et puis soudain il part en Italie et l’acteur commence à nous parler de l’Italie de son grand-père, de la condition des mineurs et tout de suite on se repositionne sur sa chaise et on commence à se laisser emporter, à vivre ces moments durs, à rire et à s’émouvoir. Dommage donc pour cette mise en place mais par contre ensuite on a droit à un spectacle magistral qui nous raconte des faits pas toujours bien connus, parle de gens simplement, magnifiquement rendus humains par un acteur de talent. On assiste ici au final à un grand moment de théâtre ; Une pièce vraiment à recommander.

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  • CINCALI de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta

    Le 26 juillet 2014 à 05:58 par chrisdut

    J’ai pu voir cette pièce magnifique lors du festival Bruxellons cette semaine et je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce seul en scène mené de main de maître par le génialissime Hervé Guerrisi. Des moments forts de notre histoire qu’il faut apprendre car beaucoup se sont tus comme mon grand-père ! On ne racontait pas ces choses là. Et maintenant je comprend d’autant plus grâce à Cincali. Petit fils de mineur belge et d’origine boraine, je me devais de voir cette pièce pour connaître mieux l’horreur qu’ont vécu ses hommes de toutes nationalités qui nous ont forgés sur base de valeurs de camaraderie, d’entraide qui n’étaient pas de vains mots. Un très beau moment qui m’a arraché aussi quelques larmes car le texte est fort et tendre également avec aussi des notes d’humour. Courez-y , c’est important et c’est bien fait.

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Jeudi 18 avril 2013, par Palmina Di Meo

Mourir d’amour et "s’en prendre plein la figure"

Une femme tondue serre un enfant dans ses bras et tente d’échapper à une foule hostile. Robert Capa, photoreporter de guerre, prend ce cliché le 16 août 1944 alors que la France vient d’être libérée. Trois quart de siècle plus tard, Henning Mankell, auteur suédois de romans policiers et neveu d’Ingmar Bergman, reconstruit le puzzle d’une histoire d’amour qui causera la perte d’une famille entière.

Comme toutes les jeunes filles de son âge, Simone aime sortir le samedi soir après une semaine de travail à l’atelier de couture. Le bal populaire est à la mode. "Chez Dédé", elle rencontre Helmut, un soldat allemand qui promet de l’épouser et de l’emmener en Allemagne sitôt la guerre finie. Amoureuse, elle ne se soucie pas des filles que l’on appelle "les putains à soldats" et tombe enceinte. Lorsque les Américains débarquent, Helmut ne peut quitter la France et Simone sera jugée pour collaboration avec l’ennemi. Au-delà des humiliations qui lui sont infligées, c’est sa vie même qui est en danger.

Il a fallu plusieurs années d’investigation à Henning Mankell pour reconstituer la scène réelle et mettre un nom sur les visages figés par cette célèbre photo de guerre. Le témoignage terrible et sans pathos qu’il livre de cette période d’"épuration", questionne nos propres sentiments face au sectarisme, à la notion de "trahison", de vengeance et d’expiation.

Les relations amoureuses ou simplement amicales entre "occupants" et "occupés" ont longtemps été un sujet tabou. Par une mise en scène épurée, Daniel Benoin, capte par flashs les instants décisifs de la tragédie de cette jeune femme dont le tort majeur est d’avoir mis au monde l’enfant d’un "Boche". Les deux panneaux coulissants qui délimitent la cellule où Simone est détenue en attendant le procès des Résistants, s’ouvrent sur des tableaux de sa vie pour se refermer inexorablement sur sa prison, à la fois physique et mentale.
Le texte de Mankell, dépourvu de romantisme, tranche sans détours dans le vif du dilemme de la légitimité de la vengeance. L’intrigue nous tient en haleine jusqu’à l’issue, que l’on devine fatale. La mise en scène, efficace dans un enchaînement qui alterne présent et passé, est toutefois inégale en intensité et se dérobe au moment où le texte mériterait un soutien de sa part. La distribution, excellente dans l’ensemble, surtout pour les rôles féminins, est moins convaincantes pour les rôles du reporter et du soldat allemand.

La pièce fait émerger les problèmes psychologiques et sociaux nés de l’Occupation. Il est intéressant de savoir que les couples mixtes avoisinaient le chiffre de 250.000 en France... et environ 150.000 en Allemagne où 1.800.000 soldats français avaient été envoyés lors de la défaite de la France en 1940. Pendant des années, au-delà de la génération de la guerre, ces couples ont subi le regard accusateur de leurs voisins et ont vécu dans la honte.

Palmina Di Meo

Des jours et des nuits à Chartres

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