Vendredi 19 octobre 2018, par Didier Béclard

Brel est toujours vivant

Quarante ans après la mort du plus grand chanteur belge, « Le grand feu » prend rendez-vous avec l’artiste, son oeuvre et ses textes toujours d’actualité.

La date de la première, le 9 octobre, n’a pas été choisie par hasard puisqu’elle correspond, jour pour jour, avec le quarantième anniversaire du décès de Jacques Brel. Les protagonistes de « Nés Poumon Noir » - Mochélan, Simon Delecosse, pour l’Etat civil, à l’interprétation, Rémon JR à la musique et aux machines, et Jean-Michel Van den Eeyden, à la mise en scène – ont eu envie de se confronter à l’œuvre de Brel, non pas dans une tentative d’imitation, mais comme une appropriation de textes qui continuent à faire sens bien des années après leur écriture.

Cela commence par la lecture de quelques lignes évoquant la Franche Cordée, un mouvement de jeunesse catholique, qui se réunit autour d’un Grand feu, qui donnera son nom à un journal dont Jacques Brel s’autoproclame rédacteur en chef, et qui rassemble des « jeunes qui ont quelque chose à dire ». Le troubadour désenchanté et romantique livre ici une clé de voûte, le sens profond de son œuvre encore à venir. Amour, liberté, soif d’aventure, mort, solitude, les doutes ou la peur de ne pas réussir, les thèmes de son écriture sont toujours universels.
S’attaquer à un monument comme Jacques Brel n’est une chose facile, et pas seulement sur le plan artistique. Mochélan qui le considère comme le « premier rappeur de l’histoire » parce qu’il témoigne d’une révolte face aux injustices sociales a fait le choix de reprendre des textes peu ou pas connus de son répertoire : « Le diable », « Il nous faut regarder », « Les filles et les chiens », « Mon merveilleux amour », « On n’oublie rien », « L’ivrogne », « A jeun », « Jaurès », « La mort », ou encore « Marieke », interprété en néerlandais, s’il vous plaît.
Entre théâtre et récital – mais on peut se demander quel est le sens du volet théâtre -, « Le grand feu » dresse un portrait de Jacques Brel qui garde plus que jamais sa pertinence aujourd’hui.

« Le grand feu » jusqu’au 20 octobre au Théâtre de l’Ancre à Charleroi, 071 314 079, ancre.be le spectacle sera en outre repris en début de la saison prochaine du 24 septembre au 12 octobre 2019, à La Ferme du Biéreau à Louvain la Neuve, le 26 octobre 2018 et MARS - Mons arts de la scène du 11 au 13 février 2019.