Mardi 15 septembre 2009, par Caroline Paillard

Bozar nous offre ce dimanche 20 septembre une œuvre de 2 compositeurs majeurs… mais pas toujours suffisamment appréciés à leur juste valeur…

Felix Mendelssohn-Bartholdy -dont la musique a pâti de tant d’aisance, et d’une surabondance d’activités- dans son magnifique deuxième concert de violon, et Gustav Mahler, être tourmenté, et frappé par plusieurs coups du destin dans sa cinquième symphonie, sont présentés ce dimanche au Palais des Beaux-Arts.

Felix Mendelssohn, deuxième concerto de violon, opus 64

Né à Hambourg en 1809, mort à Leipzig en 1847, Mendelssohn se révéla doué très jeune. Il bénéficia d’une situation sociale enviable. Il témoigna d’un talent précoce peu ordinaire dans plusieurs domaines artistiques. Il exerça une grande influence sur la vie musicale de son époque, notamment en faisant redécouvrir J-S Bach auquel il vouait un véritable culte.
Si sa musique de piano a acquis une réputation de facilité, ses œuvres symphoniques, sa musique de chambre et sa musique sacrée sont impérativement à découvrir.
Je vous conseille pour l’aborder de vous attarder sur la symphonie n° 3 (l’Ecossaise), et n°4 (l’Italienne), ses deux œuvres de jeunesse l’Octuor opus 20, ainsi que le Songe d’une nuit d’été dont l’ouverture fut écrite à 16 ans. Et bien entendu le deuxième concerto de violon joué par l’Orchestre National de Belgique dirigé par Walter Weller et Arabella Steinbacher.
Ce deuxième concerto a conquis une renommée mondiale. Il a été interprété par les plus grands violonistes. Elle se compose de trois mouvements. L’allegro molto appassionato où le violoniste expose le premier thème dès le début, et repris par l’orchestre, qui amène le deuxième thème. Nous apprécierons l’engrenage entre le violon et le reste de l’orchestre. La fin du premier mouvement est brillant et puissant et enchaîne sur le deuxième mouvement lent qui est l’andante. Il s’agit bien sûr d’un mouvement lent, plein de grâce, et qui donne au violon l’occasion de longs et délicats ondoiements. L’allegretto non troppo-allegro molto vivace nous permet de retrouver de merveilleux dialogues entre le violon et le reste de l’orchestre.
Nous sommes sûr que l’ONB, Walter Weller et Arabella Steinbacher nous offriront une interprétation toute en sobriété qu’exige cette magnifique œuvre, une des plus célèbres de la littérature pour violon.

Walter Weller s’est fait connaître d’abord comme jeune prodigue du violon. A l’âge de 17 ans, il devient membre de l’Orchestre Symphonique de Vienne, et premier violon à 22 ans. Il crée ensuite son propre quatuor à cordes, le Quatuor Weller. Il étudie ensuite la direction d’orchestre. Il dirige des orchestres prestigieux, et est depuis 2007 chef principal de l’Orchestre national de Belgique.
Arabella Steinbacher est née à Munich en 1981, et figure parmi les figures montantes du violon. Elle a joué avec les plus grands orchestres, et sous la baguette des plus grands chefs.

Gustav Mahler, cinquième symphonie.

Il mena une double carrière de compositeur et de chef d’orchestre. Il atteignit le sommet dans les deux disciplines.
Plusieurs coups du destin marquèrent sa vie : perte de sa fille aînée âgée de 4 ans, découverte chez lui d’une maladie de cœur incurable, perte de son poste à Vienne suite à des attaques antisémites. Tout cela a certainement marqué son œuvre.
La cinquième symphonie composée en 1901 et 1902 constitue un ensemble avec la trilogie des symphonies instrumentales. L’absence de voix est compensée par une polyphonie orchestrale.
Cette cinquième symphonie en cinq mouvements va des ténèbres vers la lumière. En effet le premier mouvement, une marche funèbre, commence par une double exposition aux trompettes, suivie d’une mélodie nostalgique. A la fin, la fanfare initiale évolue vers un air aigu tenu par la flûte. Le deuxième mouvement rompt l’immobilisme créé par la marche funèbre. La tension accumulée se libère au fur et à mesure. Après le scherzo, nous entendons le célèbre Adagietto pour cordes seules. Cette cinquième symphonie se termine par des accents de joie de vivre. Cette symphonie est probablement la plus agitée et échevelée de Mahler.
Bon concert. Une après-midi riche, pleine d’émotions qui nous est offerte par deux compositeurs qui méritent d’être découverts ou approfondis. Attention, une fois que l’on goûté à Mahler, on est pris par un tourbillon qui nous entraîne dans l’écoute de ses neuf symphonies, et par leurs merveilleux interprètes allant de Bruno Walter à Bernard Haitink en passant bien sûr par Bernstein. Rien que du bonheur.