Blockbuster

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 22 mai au 1er juin 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Varia
Rue du Sceptre, 78 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

Moyenne des spectateurs

starstarstarstarstar-off

Nombre de votes: 4

Blockbuster

Blockbuster est une véritable pièce-film, un mashup parodique réalisé à partir de 1400 plans-séquences puisés dans 160 films hollywoodiens. Avec beaucoup d’humour et de talent (doublages, bruitages et musiques en direct), Julia Roberts, Mickael Douglas, Brad Pitt et autres acteurs et actrices tout aussi célèbres deviennent les héros d’une « insurrection théâtrale » qui résonne avec l’actualité.

Un événement jubilatoire, virtuose, bluffant, qui utilise le rire comme arme principale. Depuis sa création en 2015, le spectacle ne cesse de tourner et de remporter un succès explosif partout où il passe…

Distribution

AVEC
Sandrine Bergot
Quentin Halloy
Baptiste Isaia
Philippe Lecrenier
Renaud Riga

SON
Matthew Higuet

LUMIÈRE
Manu Deck

VIDÉO ET MONTAGE
Juliette Achard

SCÉNOGRAPHIE
Claudine Maus

COACH BRUITAGE
Céline Bernard

ASSISTANAT
Edith Bertholet

CONCEPTION |MISE EN SCÈNE
Collectif Mensuel

Laissez nous un avis !

4 Messages

  • BLOCKBUSTER

    Le 24 novembre 2016 à 16:58 par Bambou

    Vu et a-do-ré ce mercredi 23 novembre au Théâtre National : le spectacle Blockbuster.
    Il s’y joue jusqu’au 4 décembre prochain, alors si vous en avez l’occasion, foncez !
    Un détournement génialement belgo-loufoque et totalement jubilatoire d’extraits de film - et de quelle magnifique manière ! - pour transmette un message percutant.
    Gros, gros, gros coup de coeur en ce qui me concerne.
    Je ne vous en dirai pas plus, laissez-vous surprendre !

    Répondre à ce message
  • BLOCKBUSTER

    Le 11 décembre 2016 à 15:42 par camillel

    Blockbuster reprend le procédé utilisé par Hazanavicius dans Le grand détournement. La prestation est impressionnante - sélection d’images, voix et bruitages en live. En outre, le résultat fait rire, et fait de Blockbuster un grand moment de plaisir.
    Quant au fond du "message" porté par le film par contre, je n’ai pas été convaincue. Un discours fort simpliste et facile, sans grand rapport avec la forme.
    Un très bon divertissement superbement exécuté, mais pas une oeuvre politique selon moi, dommage de ne pas s’être arrêté à l’aspect comique et au procédé.

    Répondre à ce message
  • Blockbuster

    Le 21 mai 2019 à 18:19 par charpentier claudine

    Ben moi : j’ai adoré !!! je l’ai vu 5 fois en Belgique et dans le sud de la France : autant de plaisir et à chaque fois une salle enthousiaste ... Que demande le peuple : du plaisir et la révolution ......

    Répondre à ce message
  • Blockbuster

    Le 18 août 2019 à 21:30 par JMPjmp

    Bien que n’étant pas cinéphile je me suis laissé emporter par la précision et par l’inventivité de ce qui se montrait à voir et à entendre sur scène. Je n’écouterai plus jamais les bruitages des films de la même manière. Un spectacle à tout le moins surprenant.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Jeudi 1er décembre 2016, par Jean Campion

Impertinence pertinente

"Nous sommes intimement convaincus que le théâtre reste un moyen des plus efficaces et des plus ludiques, pour se saisir de thématiques complexes et les mettre à la portée d’un grand nombre de personnes, à commencer par nous." C’est dans cette optique que le Collectif Mensuel a adapté à la scène "L’homme qui valait 35 milliards". Du théâtre engagé et débridé qui fait dialoguer vidéo, musique live et jeu d’acteurs. Fruit d’une nouvelle collaboration entre ces partenaires, "Blockbuster" est un mashup, c’est-à-dire un détournement parodique. Composé de 1400 plans puisés dans 144 films américains, sortis depuis 1980, ce film est aussi une pièce, jouée en live par cinq comédiens-musiciens-bruiteurs.

Pour sortir de la crise, le gouvernement envisage de supprimer la déduction des intérêts notionnels et de taxer les transactions financières. Branle-bas de combat à la Fédération des Entreprises. Mortier, le patron des patrons, manie efficacement la carotte et le bâton. Il amène la ministre du Travail à renoncer à son projet, en promettant 200.000 nouveaux emplois et en brandissant la menace de la délocalisation. Deuxième adversaire à neutraliser : Corinne Lagneau. Cette journaliste s’apprête à dénoncer le scandale des multinationales, qui échappent à l’impôt sur les bénéfices, via des sociétés offshore. Sous la pression des actionnaires, le directeur du journal la licencie avec ménagement et censure l’article incendiaire. Mais Corinne Lagneau ne s’avoue pas vaincue. Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux, elle souligne l’importance des enjeux économiques et incite les citoyens à la rébellion. Mortier lance à ses trousses un tueur à gages... "Blockbuster" est sur rails. Place aux courses-poursuites, aux manifestations monstres, aux combats de rue et aux explosions spectaculaires.

En utilisant comme arme de contestation un humour féroce, les auteurs rendent ce spectacle, aux relents de politique belge, impertinent et ludique. On prend plaisir à repérer des extraits de "Wall Street", "Rambo", "Un Après-midi de chien"... et à retrouver, au détour d’une scène, Harrison Ford, John Malkovich, Sean Penn ou Al Pacino. Ils sont venus nous faire un petit coucou. En revanche, Michaël Douglas, patron implacable, Judi Dench, ministre otage, Julia Roberts, journaliste intrépide, Brad Pitt, chômeur S.D.F., Tom Cruise, premier ministre veule, et Sylvester Stallone, killer paumé ou casseur de gauchistes, semblent jouer leur rôle avec conviction. Un casting de rêve, qui rend le détournement savoureux.

Avant d’entamer la représentation, le Collectif Mensuel sollicite la complicité du public, en lui demandant d’enregistrer des applaudissements et un slogan fédérateur, qui s’intégreront au spectacle "fait maison". Comme le film est projeté sur un écran suspendu à l’arrière-plan, on peut apprécier la virtuosité de Sandrine Bergot, Quentin Halloy, Baptiste Isaia, Philippe Lecrenier et Renaud Riga, qui s’épaulent efficacement. L’encadrement technique de cette "grosse production" séduit par sa modestie et son ingéniosité. Les bruiteurs travaillent à l’ancienne : le rugissement du lion de la M.G.M. est poussé dans un seau en fer, des bandes de cassettes font crépiter le feu et une bouillotte crisser les pneus. Les comédiens interprètent leurs textes, en collant aux lèvres de leurs personnages. Quelques instruments permettent à deux musiciens de soutenir les images, comme celles des manifestations, galvanisées par "le Temps des cerises".

Un grand nombre de blockbusters sont des pompes à fric qui, en écrasant les films concurrents, représentent le triomphe de l’ultralibéralisme. Ce "Blockbuster", au contraire, est une fable drôle et subversive. Elle stigmatise l’arrogance de la classe dominante et libère la parole des opprimés. Bien sûr, le rire nous tient à distance de ces personnages manichéens. Mais la ténacité de Lagneau qui ne se laisse pas dévorer par les loups, la puissance des manifestations, l’ingéniosité du chômeur, capable de paralyser un pays, nous réjouissent. "On ne change pas le monde avec un spectacle ", reconnaît le Collectif Mensuel, "mais au moins, il y a un effet cathartique, qui fait du bien aux gens."

Jean Campion

Théâtre Varia