Biographies d’ombres

Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 24 avril au 5 mai 2012
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.oceannord.org
info@oceannord.org
+32 2 216 75 55

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

Biographies d’ombres

Spectacle crée en mars 2010 au Théâtre Océan Nor et nominé aux Prix de la Critique 2010 catégorie Meilleure Mise en scène.

"Biographies d’ombres" est une pièce courte, économe dans son langage et très énigmatique. Une tension extrême est sensible entre les personnages. Sous des propos banaux s’esquisse un drame familial secret. Derrière le vide angoissant des échanges, l’énigme d’une faute à pardonner.

Le Suédois Lars Norén est un auteur à la fois accessible et très contemporain. Il met l’homme au centre de son théâtre, l’homme dans ses dimensions individuelle, existentielle, sociale et politique. Ses personnages ne sont pas des sujets “sociologiques” : ils existent, souffrent, aiment, essaient de vivre avec les autres et nous sont – presque tous – proches, même dans leur monstruosité. Un miroir nous est tendu malgré une importante altérité. Norén fonctionne par motifs, de manière quasi-musicale et ce travail de construction très raffiné produit à la fois de l’étrangeté et une sensation de vivant.

Laissez nous un avis !

3 Messages

  • Biographies d’ombres

    Le 29 avril 2012 à 05:06 par mzoe

    Une belle mise en scène pour intégrer le spectateur comme témoin . Beaucoup de silences qui en disent long sur la chape de plomb que cette famille à mise sur des non dits , sur le drame de cette famille .Excellent jeu des acteurs .Merci Isabelle Pousseur .

    Répondre à ce message
  • Biographies d’ombres

    Le 30 avril 2012 à 01:48 par alec

    Beaucoup moins subversive que l’excellente « Crises » (Klinieken) du
    même auteur, cette pièce invite moins à la réflexion... « C’est
    téléphoné », comme dirait une très bonne amie à moi. L’univers de Lars
    Noren n’en reste pas moins fascinant. Il déclare lui-même : « Je
    veux que mes personnages aient le droit de préserver leur énigme, leur
    mystère,
    leur anonymat. Je ne veux pas savoir qui ils sont. »

    Répondre à ce message
  • Biographies d’ombres

    Le 30 avril 2012 à 04:53 par Yris

    J’ai adoré "Crises" autant que je suis déçue ici.
    En effet, les personnages et l’histoire sont, je trouve, trop "clichés".
    Sans parler du texte propre qui est pour ma part "téléphoné". En effet chaque étape se devinne, finissant par me noyer dans l’ennui.
    Malgré tout, je suis restée attentive car j’étais persuadée qu’à un moment donné je serai LA surprise !
    Hélas non ! J’en ressort donc déçue de cette pièce fade !

    P.s : Je relèverai quand même le jeu des acteurs qui lui, était à la hauteur !

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Lundi 7 mai 2012, par Karolina Svobodova

Océan Nord : encore et toujours un théâtre du texte

Après Sarah Kane et Imre Kertesz, c’est un autre auteur contemporain à la plume torturée et puissante qui est monté au Théâtre Océan Nord. Le texte du suédois Lars Norén nous parle des rapports tendres mais surtout douloureux qui se nouent entre les membres d’une famille. Entre les non-dits et les cris, chacun cherche à affirmer sa place sous les regards examinateurs des voisins.

Avec "Biographies d’ombres", Lars Norén livre quelques tranches de vie d’une famille au moyen d’épisodes a priori anodins : le fils revient à la maison après une longue absence, le père, fatigué, rentre du travail, la mère se plaint de la chaleur et a prévu de faire des escalopes à la viennoise. On ne saura pas grand chose de l’histoire de cette famille mais on en percevra la tension et on essayera de deviner le drame qui l’habite. La scénographie invite les spectateurs à la spéculation en les installant dans le rôle de ces voisins indiscrets et curieux qui, de leurs fenêtres peuvent observer ce qui se passe à côté de chez eux, sans toutefois disposer de clés suffisantes pour comprendre vraiment.

Impressionniste, la mise en scène d’Isabelle Pousseur est un dévoilement pudique de ce texte dans lequel les non-dits nous en apprennent davantage que les mots prononcés. Avec ce spectacle, c’est à nouveau la question de l’altérité, celle du difficile rapport à l’autre qui est abordée par la directrice de L’Océan Nord. Si la souffrance concerne tout le monde et est à cet égard fédératrice, celle qui est vécue au sein de la famille permet à chacun de se reconnaître dans ces personnages interprétés avec talent par les acteurs. Ceux-ci sont touchants dans leur souffrance tue, ce qui me fait regretter les nombreux cris venus mettre à mal l’émotion créé.

Les trois reprises proposées au théâtre Océan Nord à l’occasion des trente ans de son existence viennent témoigner de la spécificité de ce lieu et des questions qui y sont travaillées. Les spectacles, bien que traitant de thèmes difficiles (la mort, la solitude, la souffrance,...) échappent à la noirceur dépressive de même qu’au pathos. En effet, ceux-ci trouvent toujours un contre point dans l’humour et l’amour qui habitent ces textes et qu’Isabelle Pousseur ne manque pas de révéler. De ces textes sombres, elle cherche toujours à faire ressortir l’espoir et la lumière, aidée dans cette tâche par les très belles scénographies de Michel Boermans.

Karolina Svobodova.

Théâtre Océan Nord