BUG

Bruxelles | Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 12 au 21 janvier 2017
Horaires
Tableau des horaires
Centre Culturel des Riches-Claires
rue des Riches Claires, 24 1000 Bruxelles
Contact
http://www.lesrichesclaires.be
accueil@lesrichesclaires.be
+32 2 548 25 80

Moyenne des spectateurs

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BUG

Une marionnette et sa manipulatrice
Un musicien et sa contrebasse.
Une femme
Devant elle, tout son temps
Le temps de se souvenir
Apparaît l’autre femme qu’elle était
Palpitation et fraîcheur de sa jeunesse
Les coeurs et les corps accélèrent
Les désirs, l’envie de vivre
Se priver de douceur ou en profiter
La femme hésite.
Va-t-elle s’élancer ?

Forme originale et audacieuse, où les codes théâtraux se mélangent à ceux de la musique et de la danse. BUG propose de rompre lentement avec nos habitudes de communication et de perception du temps et de la durée. Sans parole, il nous parle de la vieillesse et de son isolement. Sans anecdote, il ouvre notre imaginaire et nous renvoie à nous-même.

Dans le brouillard d’interprétations qui sépare chacun de la vérité, Janine et le public sont emmenés aux troubles des apparences et des idées préconçues. Se lever, aller vers la lumière et sortir pour découvrir une autre réalité que celle qui nous est imposée. Janine, une femme âgée, est en prise avec cet évènement inspiré par l’allégorie de la Caverne de Platon.

Un spectacle sur les renaissances d’une vie qui nous appellent et nous poussent à bouger.

"Le silence fait partie du spectacle. Le silence (…) est une ouverture sur l’infini ; c’est le moment où l’imaginaire trouve sa place et où le spectateur peut ressentir la profondeur de l’esprit, du questionnement." (Claude Régy, Rencontre au TNS, le 23 janvier 2010)

Distribution

Concept et création de la marionnette : Giulia Palermo. Marionnettiste et interprète : Giulia Palermo. Musicien et contrebassiste : Alejandro Aymi. Accompagnement à la dramaturgie et à la mise en scène : Sophie Museur. Chorégraphie : Raquel Odena. Scénographie : Claire Farah. Maquillage : Emma Toussaint. Création lumière : Frédéric Vannes. Création sonore : Frédéric Postiau. Subsidié par la Commission Interdisciplinaire des Arts de la Scène de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Soutenu par La Fabrique de Théâtre, La Roseraie, Le Théâtre des Doms, Le Centre Culturel de Braine l’Alleud, Le Ten Weyngaert, Le Centre Culturel Wolubilis, Le Théâtre d’Oz, Le Foyer Culturel de Perwez.

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Lundi 16 janvier 2017, par Yuri Didion

Vieillir, c’est pas drôle !

BUG, c’est l’histoire d’une vieille dame qui attend le passage du temps, histoire d’une vie intérieure, histoire d’une vie antérieure entre souvenir et désirs. Dans le silence et la monotonie, chacun est libre de se créer sa propre interprétation.

Sur scène, une marionnette toute ridée et sa manipulatrice, un contrebassiste et son instrument, une radio, des caramels sur un guéridon et une paire de chaussures en attente. La petite vieille se lève, fait le tour de son intérieur, profite un peu de la radio, hésite à prendre une sucrerie, regarde la vie extérieure qui passe, hésite à sortir. Dans cette lenteur de la vie canonique surgit ponctuellement l’alter-ego du souvenir, une elle-même plus jeune incarnée par la manipulatrice qui, par un dialogue muet, tâche de lui redynamiser l’existence.

Travail de manipulation impressionnant donc, puisqu’au-delà de donner vie, Giulia Palermo fait de sa marionnette une créature tangible : elle respire, marche, se prend les mains comme une dame très âgée. Pour le public, l’émotion de la manipulation – celle qui nous prend lorsqu’on voit un objet inanimé se transformer en personnage vivant par un simple mouvement d’épaule qui évoque la respiration, un petit geste de la main qui montre le quotidien – est forte.

Si le spectacle peut sembler long, c’est sans doute dû au choix dramaturgique « sans parole, sans anecdote » qui ne permet pas une grande narration. D’autant que des paroles et des anecdotes, il y en a : la marionnette et les souvenirs s’expriment en grommelot, elle se lève péniblement, danse un peu, réveille son arthrose à la hanche, … Mais si l’on ne rentre pas dans cette écriture particulière, les cinquante minutes paraissent longues, malgré la finesse du travail d’interprétation et de manipulation.

Quant à Alejandro Aymi, le contrebassiste, il participe pleinement au décor. Les musiques live sont de l’ordre de l’illustration, du soutien à l’émotion, plus que d’une participation à la narration. Ce qui donne la sensation d’un manque : manque de rapports entre la marionnettiste et son partenaire de scène, manque de place pour cet autre artiste qui ne participe pas à l’histoire. On peut dès lors se demander pourquoi ne pas l’avoir chargé de toute la musique du spectacle ? Surtout qu’il fait preuve d’une belle maîtrise de son instrument, autant lorsqu’il illustre la respiration craquante de la marionnette qui s’éveille que lorsqu’il crée les ambiances avec une musique très contemporaine.

C’est donc un spectacle complexe qui nous proposent les Riches-Claires, oscillant entre la tristesse d’une vie qui ralentit et la richesse d’une vie derrière soi.

Les Riches-Claires