BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 9 au 20 novembre 2010
Horaires
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BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

C’est donc une pièce à propos de chiens et d’enfants, de rôles inversés et de situations renversantes, à propos d’un homme politique effrayé par la boulimie de son fils de huit ans, d’une jeune femme qui accouche d’un mystère mais pas d’enfant, d’un vagabond qui appelle son chien « maman », d’un flic qui n’aurait jamais quitté sa chambre d’enfant.
À propos d’errances et de retrouvailles. Biljana Srbljanovic (1970), auteur serbe visionnaire, artiste inclassable à l’humour blasphématoire, a conquis les scènes européennes dès les années ‘90. Dix ans après la guerre qui déchira la Yougoslavie, "Barbelo, à propos de chiens et d’enfants" dit la confusion, le désarroi d’un monde en transition qui tente de recoller les morceaux.

Avec Fabrice Adde, Céline Bolomey, Gabriel Bonnefoy, Nicole Colchat, Armen Godel, Vincent Lécuyer, Yvette Théraulaz, Lise Wittamer. Mise en scène Anne Bisang. Scénographie Anna Popek. Assistante à la mise en scène Stéphanie Leclercq. Dramaturgie Stéphanie Janin. Création lumière Laurent Junod. Costumes Solo-Mâtine. Création son Jean-Baptiste Bosshard. Vidéo Alexandre Baechler. Maquillages Arnaud Buchs. Régie générale Edwige Dallemagne. Texte français Gabriel Keller. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.
Coproduction Comédie de Genève, Centre dramatique / Comédie de Valence, CDN Drôme Ardèche / Rideau de Bruxelles / Théâtre de la Place, Liège. Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture. Prix : 10 euros > 20 euros. Pensez au carnet : 3 chèques théâtre moins chers
Lieu : le Rideau de Bruxelles au MARNI - Rue de Vergnies, 25 1050 Bruxelles
Heure : spectacle à 20h30 sauf le mercredi à 19h30 et le dimanche à 15h00
Durée du spectacle : 02h00 sans entracte
Réservations : 02 507 83 61 ou www.rideaudebruxelles.be

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6 Messages

  • BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

    Le 13 novembre 2010 à 05:51 par cyrano

    Les didascalies sont intercalées dans le dialogue écrit, mais n’en font pas partie, et ne sont donc pas destinées à être prononcées sur scène. Elles figurent parfois en italique ou entre parenthèses. Elles sont comparables aux indications données en italien par les compositeurs de musique depuis le XVIIIe siècle.

    exemple : Ex. :

    LE VICOMTE
    Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule !

    CYRANO, ôtant son chapeau et saluant comme si le vicomte venait de se présenter.
    Ah ?... Et moi , Cyrano-Savinien-Hercule
    De Bergerac.
    Rires.

    De didaskein en grec ancien : enseigner

    Goed om te weten !

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  • BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

    Le 13 novembre 2010 à 12:43 par Corentin

    Je n’ai malheureusement pa su voir le début du spectacle à cause de la pluie et j’ai donc été plongé dedans sans préparation. J’ai pas tout capté à cette pièce mais j’ai ri ! Les "didascalies" projetées sont une sorte de parole intérieur de l’auteur et c’est drôle parce qu’à des moments, je me suis demandé si l’auteur lui même ne se perdait pas dans son texte ! La mise en scène est superbe mais les contraintes imposées aux comédiens réduisent fort leur champ de jeu. Cepandant, ils remplissent complètement leur rôle.
    Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette pièce car en ressortant je me suis demandé ce que j’avais vu et je n’ai pas trouvé de réponse.

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  • BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

    Le 15 novembre 2010 à 03:17 par papacas

    Ou bien le texte n’est pas bon ou bien la mise en scène n’est pas bonne (ou peut être les deux).
    Bref, je me suis trouvé avec un texte cryptique, (absurde, surréaliste), une mise en scène qui déploie toute la panoplie des possibilités (avec une utilisation démesurée) ; des acteurs qui sont mal dans leur rôle. Bref une situation étrange. J’aurais des difficultés à recommander cette pièce qui (sauf quelques moments très rares) ne m’as pas dit grand-chose. C’est dommage.

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  • BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

    Le 16 novembre 2010 à 03:11 par cloquet

    Etrange pièce, à la mise en scène superbe, au décor impressionnant que j’ai apprécié pour cet ensemble et pour l’interprétation mais je me pose encore la question à savoir ce que j’ai compris, pas compris, ce qu’il y avait à comprendre ou s’il y avait un message(s) qui m’avait échappé. N’empêche, j’ai passé un excellent moment et aimé cet absurde.

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  • BARBELO, à propos de chiens et d’enfants

    Le 17 novembre 2010 à 08:01 par elion

    A découvrir surtout pour cette auteure, Biljana Srbljanovich (euh...pas sûr que je l’ai bien écrit, celle-là...- ;), serbe d’origine, qui parvient à parler de choses dures comme la guerre, la misère et la disparition des proches en termes simples, mais toujours avec un décalage qui nous rend absurde notre propre quotidien. Ici, il s’agit plus de variations sur les thèmes de l’éducation des enfants (qu’est-ce qu’on leur apprend lorsqu’ils posent des questions auxquelles nous ne pouvons/voulons répondre ?), l’arrivisme et la relation à notre mort future. Tout ca avec un humour certain, une mise en scène à la fois sobre et très visuelle, et des acteurs qui portent le propos avec engagement et fraîcheur. Au final, pas mal du tout, mais faut réussir à rentrer dans l’aspect décousu, et accepter de ne pas trouver du sens à tout ce qu’on voit ou entend !

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Mardi 16 novembre 2010, par Jean Campion

Echappe-t-on aux retombées d’une guerre ?

En 2008, le ZUT présentait, dans une mise en scène de Miriam Youssef, "Histoires de famille". Avec un humour noir, teinté de tendresse, Biljana Srbljanovic y montrait des enfants, qui se glissent dans la peau d’adultes, pour en dessiner des portraits féroces. Une métaphore qui dénonce les méfaits de la guerre en Yougoslavie. Dans "Barbelo à propos de chiens et d’enfants", l’auteure serbe évoque également des êtres égarés, qui cherchent à renaître dans un monde en transition. Mais cette pièce étrange, froide, déroutante est moins passionnante qu’"Histoires de famille".

Extraordinairement mûr et lucide pour ses huit ans, Zoran joue au chat et à la souris avec son père. Celui-ci répugne à lui parler de la défenestration de sa femme. Et c’est son fils qui va l’obliger, avec une malice implacable, à nommer suicide cette disparition. Un enfant, sûr de lui, domine un adulte lâche et désemparé. Dans la scène suivante, Zoran se transforme en ogre, comblant son manque d’affection, par une boulimie monstrueuse. Obsédé par sa carrière politique, le père l’abandonne à son triste sort, mais Milena, sa belle-mère, s’attache à celui qui remplacera l’enfant qu’elle ne peut concevoir. Ils tisseront ensemble la trame d’une nouvelle vie possible.

Les 18 tableaux ne s’enchaînent pas suivant une logique linéaire. Ils se font écho, un peu comme dans les "cadavres exquis". En suivant le parcours initiatique de Milena, nous croisons des personnages surréalistes, qui distillent une inquiétante étrangeté. C’est le cas d’une mater dolorosa, qui considère ses quatre chiens baptisés Marc, Luc, Jean et Mathieu comme ses fils ou de ce vagabond qui appelle sa chienne "maman". Inutile de cerner leur psychologie. Ils sont là pour nous aider à passer dans un monde fantastique et cauchemardesque, où un père craint son fils autant que les maisons de retraite, où le ventre des femmes est stérile et où les morts se mêlent aux vivants. Un monde de décombres et de fantômes, miroir du chaos de l’après-Yougoslavie.

"C’est une guerre qui a "déraciné" beaucoup de monde, je me suis sentie perdue dans mon propre pays, dans mon cercle d’amis et jusqu’à l’intérieur de moi-même." Profondément meurtrie, Biljana Srbljanovic se contente de poser des questions. Elle ne dénonce pas de coupables, ne délivre pas de message et se refuse à susciter la compassion. Certaines didascalies, projetées sur écran, pendant la représentation, le confirment. Ainsi on peut lire : "Silence pesant, émouvant, si ce n’était pas moi l’auteur."

On apprécie la mise en scène élégante d’Anne Bisang et la prestation des huit comédiens, dirigés avec précision, mais on a du mal à apprivoiser cette oeuvre complexe. Tenu à distance d’un texte traversé par une poésie onirique, le spectateur, privé d’émotions, s’interroge sur les comportements bizarres de personnages énigmatiques. Il est dommage que l’humour grinçant qui galvanise "Histoires de famille" soit si peu sollicité. Il aurait pu dynamiser une pièce qui ressasse certains thèmes, comme la confusion entre hommes et chiens. Voilà un spectacle ambitieux et soigné qui force le respect, mais qui n’emporte pas vraiment notre adhésion.

Le Rideau