Samedi 1er octobre 2016, par Palmina Di Meo

Antenne dans une minute !

Le Raoul Collectif est de retour avec un nouvel opus qui met à mal idées reçues et fatalisme avec le brio qui leur est propre, alchimie de textes originaux, de sons, musiques, citations littéraires, voire de cirque pour le bonheur du public qui hurle de rire.

La 347ème et dernière édition d’« Épigraphe », une émission radio qui cherche et promeut la beauté, démarre alors que vient de tomber la décision, prise de manière unilatérale par la direction, de suspendre le programme. Leur projet est-il dans l’air du temps ? Est-il adapté à un programme radio ? Toute la question est dans les confins entre le dire et l’entendre, à défaut de voir.

Ils sont bien évidemment cinq à recevoir leur congé, les cinq joyeux compagnons du Raoul Collectif (Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoît Piret et Jean-Baptiste Szézot) dont le chorus de mise s’étiole en dissonances et fanfaronnades. D’épigraphe, le programme vire à épitaphe et les citations s’entendent macabres (« Ὰ défaut de soleil, sache mourir dans la glace » pour « mûrir dans la glace » – de Michaux).

Rendu célèbre par « Le signal du promeneur », le Raoul Collectif, se réinvente dans la même idée d’un message politique envoyé sans l’air d’y loucher ici par le biais de séquences journalistiques « de divertissement » où le public, les auditeurs, sont interpellés directement dans la salle, ou par un courrier des auditeurs fictif.

Joutes verbales, jeux de mots (« struggle for grass »), discours « a cappella », intermèdes musicaux en live, acrobaties et j’en passe, « Rumeur et petites villes » se déguste d’après leur livre de recettes comme une friandise éminemment ludique, sensorielle, avec un arrière-goût de questionnement, une prise de vitamine pour tout envoyer promener, remède à l’engourdissement général.

A voir et à conseiller sans tarder.

L’interview du Raoul Collectif

https://www.youtube.com/watch?v=paoSnSXDcio