Andropause

Woluwe-Saint-Lambert | Spectacle | Théâtre de Wolubilis

Dates
Du 15 au 16 octobre 2020
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Wolubilis
Cours Paul-Henri Spaak, 1 1200 Woluwe-Saint-Lambert
Contact
http://www.wolubilis.be
d.crista@woluwe1200.be
+32 2 761 60 30

Moyenne des spectateurs

starstarstarstar-halfstar-off

Nombre de votes: 3

Andropause

Car la soixantième année de l’ami Bruno est une belle occasion pour fêter l’humoriste poète, comique de l’absurde et jongleur de mots qui triture la langue française avec esprit et émotion. « La vie est un oignon et les années, ses pelures. Bruno se retrouve presque tout nu, la 60e pelure s’apprêtant à s’envoler. Alors, comme tous les chemins mènent aux pauses, il vient ce soir devant vous sans vœux d’artifices, plus vrai que mature, dérouler l’écharpe du temps et vous raconter une vie jouant à pile ou farce. »

Pré-programmation sous réserve de la finalisation de nos accords avec les artistes et compagnies.

Distribution

De et avec Bruno Coppens AVEC LA COLLABORATION DE Myriam Leroy MISE EN SCÈNE Éric De Staercke RÉGIE Nicolas Fauchet PHOTO @Gregory Navarra COPRODUCTION Exquis Mots & Théâtre Le Public AIDE Tax Shelter du Gouvernement Fédéral

Laissez nous un avis !

2 Messages

  • Andropause

    Le 4 décembre 2019 à 07:55 par barnabe1

    On a passé une très bonne soirée hier, les gens autour de nous également.
    J’accrochais pas quand il passait à la tv et maintenant, les 2 pièces que j’ai été voir de lui dernièrement, m’ont fait bien rire !

    Répondre à ce message
  • Andropause

    Le 5 décembre 2019 à 10:47 par Villers viviane

    Magnifique endroit, facile joindre en transport en commun

    Spectacle magnifique, drôle, plaisant, poétique

    Excellent pour le mois de decembre...cela met en joie dans un monde cruel

    Merci de m’avoir donné la chance d’aller voir ce spectacle de ce desopiliant Bruno Coppens

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Vendredi 13 décembre 2019, par Jean Campion

Sans artifice mais avec feu

"Mes singeries vocales", "Ma terre Happy", "La vie est un destin animé". Ces titres annonçaient clairement que Bruno Coppens, héritier de Sol et de Raymond Devos, allait jongler avec les mots, "pour démêler le vrai du fou". "Andropause" (la ménopause des hommes) suggère plutôt des bouffées de chaleur que des éclats de rire. Rassurez-vous, ce nouveau seul en scène est très drôle, mais on y découvre un Bruno Coppens sans masque. A presque soixante ans, il a eu envie de se rapprocher du public, pour lui confier son parcours singulier. Myriam Leroy, "sa sparring partner d’écriture" l’a encouragé à révéler "l’homme avec ses fêlures, ses doutes, ses questions".

Frimant sur des musiques familières, Bruno Coppens fait apprécier ses qualités de danseur. Cette prestation est un test pour ce sexagénaire, qui se sent menacé par l’andropause. Les applaudissements devraient le rassurer. Mais le public n’est pas celui de Kev Adams... La peur du vieillissement guette aussi ces spectateurs mûrs. Ils ne demandent qu’à l’exorciser par le rire. L’humour noir de Coppens les ravit. Méfiez-vous des spas ! Un peignoir blanc, des mules, une nourriture suspecte, vous êtes dans l’antichambre de l’hôpital. Le commerce funéraire déborde d’imagination pour vous inciter à personnaliser votre enterrement. Pour distraire les octogénaires, des "octocars" les emmènent visiter... des cimetières militaires.

Bruno encaisse mal les coups de vieux. S’il ne prend plus le bus, c’est parce qu’il craint qu’un jeune veuille lui céder sa place. Lorsqu’il envisage un voyage à Madagascar, son fils le presse d’y aller en bateau. Une intransigeance écologique qui le fait "persona non Greta". Cependant il tient bon. Pas de procrastination, mais des réactions énergiques ! Pour entretenir sa musculature, il porte sur la poitrine une "abdogaine" et sur les fesses un "muscloslip". A ses risques et périls. Les bas de contention, en lui massant les jambes, lui donnent l’illusion de voler. Ce grand-père refuse d’être appelé "papy" ou "pépé", mais il est fier de sa progéniture et de ses spermatozoïdes. Une production bio qu’il est prêt à déposer à la banque du sperme, pour lutter contre la stérilité croissante, due aux pesticides.

Sa pugnacité a pris racine dans sa famille. Le moins baraqué des sept garçons, Bruno a dû se battre pour rivaliser avec ses frères. Taiseux, son père était incapable d’exprimer son amour pour ses enfants. Comme beaucoup d’hommes qui répugnent à dévoiler leurs sentiments. Par contre sa mère, qui a nonante-trois ans, est une femme intarissable. Lors d’excursions en car, elle se saisit du micro pour raconter des histoires de cul. La concurrence entre les humoristes est rude. Afin de garder sa place, Coppens pourrait se lancer dans le stand-up. Une parodie mordante montre que ce n’est pas son genre d’humour.

L’acteur ne nie pas certains troubles liés à l’âge. A un moment, il se surprend à répéter un texte qu’il a dit un quart d’heure plus tôt. Mais pas de quoi s’alarmer. Son dialogue avec le public semble avoir dissipé ses craintes. Il a de l’énergie à revendre et nous pousse à mordre dans la vie. Quitte à chasser les nuages noirs par une pirouette. Comme dans ce dernier voyage, vécu sur le tourniquet à bagages de l’aéroport. Bien décidé à rester lui-même, il continue à faire parler les mots tordus, qui parfois enflamment des délires poétiques. Les inventions lexicales sont moins envahissantes que dans les spectacles précédents. En revanche l’amoureux des mots prend la défense de certaines victimes. Il peste contre les coiffeurs qui s’acharnent sur "tif" ou sur "hair" pour identifier leur salon, se moque des expressions fumeuses, privilégiées par les intellos et plaint "confiance", un si beau mot devenu une marque de couches pour incontinents. Bruno Coppens est un comédien qui a acquis une grande maîtrise de la scène et du rythme à adopter dans les échanges avec les spectateurs. On passe en sa compagnie une excellente fin d’après-midi, d’où émergent des séquences désopilantes comme "la cinquième coloscopie" ou "la Belgique vue à travers un tableau célèbre". Une association inoubliable !

Jean Campion

Théâtre de Wolubilis