AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 9 février au 5 mars 2011
Horaires
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AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

Jeannot est mort à 14 ans. Il laisse à sa famille un testament et quelques objets fétiches. Par l’entremise d’un notaire très ordinaire et du testament qui ne l’est pas, Jeannot le rebelle exprime sa révolte. Celle d’un jeune garçon pas reposant pour un sou, qui crie à sa famille son manque d’amour. Crever l’abcès de la pleutrerie des sentiments, de la couardise du coeur, de la lâcheté de l’âme est en somme sa dernière volonté !« Je manke damour tou lè jour, je sui come sa, je sui an manke damour ». Jeannot inscrit sa révolte dans le texte même de ses dernières volontés. Son testament a l’orthographe délibérément anarchique car sa rébellion avait atteint les fondements de son être ! Servis par une mise en scène d’une grande intensité, les comédiens s’engagent tout entiers dans les mots de Jeannot et de sa famille pour donner corps et âme à ce jeune amoureux fou de la vie.
Texte superbe d’un auteur canadien, qui tombe à pic en ces temps d’incertitudes, et qui nous murmure que l’avenir sera amoureux,... ou ne sera pas.

Dans une langue crue sans complaisance, Jeannot et sa famille nous offrent un spectacle pas ordinaire, et poussent le cri de révolte de toute une génération qui s’asphyxie dans des contraintes, des normes et des perspectives d’avenir trop étroites ; c’est un appel (urgent) à la liberté pour tous les hommes de bonne volonté.
Une création et coproduction du Théâtre Le Public, du Théâtre de Namur et de Théâtre en Scène, avec l’aide du Centre des Arts scéniques .

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5 Messages

  • AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

    Le 9 décembre 2010 à 04:19 par monkeyz

    J’ai vu "aux hommes de bonne volonté" l’an dernier, à Namur. Je ne connaissais pas du tout cet auteur québecois, qui pourtant a une écriture magnifique. La mise en scène est formidable de finesse et de sobriété, et les acteurs excellents ! Un spectacle que je recommande sans le moindre doute.

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  • AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

    Le 3 mars 2011 à 01:54 par togra

    Faut-il lire les critiques, synopses, pitchs, résumés ou autres présentations avant d’aller voir une pièce ?

    Quoi qu’il en soit j’ai bien fait de me laisser entrainer voir "aux hommes de bonne volonté" sans savoir le moins du monde ce dont il était question. Je ne suis pas certain que j’aurais trouvé le thème particulièrement sexy, j’aurais été tenté de rester chez moi, ou d’aller voir la pièce d’à côté.
    J’aurais eu bien tort.

    Prenant du début à la fin, surprenant ici et là, constamment dramatique, drôle de temps en temps, un peu cru à mon goût quelquefois, toujours légèrement exotique dans le texte (français d’outre atlantique) ce spectacle à réussi à m’émouvoir malgré (ou à cause de, je ne sais plus très bien) un thème "universel-et-prise-de-tête".


    PS : Bernard Sens est vraiment très impressionnant, et je veux un bureau comme celui-là, un rêve pour un rétif au rangement !

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  • AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

    Le 8 mars 2011 à 05:32 par anacolut

    Superbe spectacle, avec un texte singulier, épidermique et déchirant. Bernard Sens est le notaire et l’ado, et je vous jure qu’on le voit, l’ado, devant nous. Scénographie intelligente et pertinente, mise en scène juste et efficace. De l’émotion dans tous les sens, en équilibre sur ce joli fil délicat entre rire et pleurs. Je me demande quand même un peu pourquoi pendant la tirade finale de Bernard Sens, les acteurs faisaient un petit balancement étrange tous en même temps comme une colonie de zombies, puis un petit ballet bizarre d’aller-retours entre les cubes et le bureau.

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  • AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

    Le 15 mars 2011 à 03:45 par deashelle

    L’aveu principal est que le petit dernier, Jeannot le cinquième, a été idolâtré par sa mère comme un enfant unique. Paradoxe : alors qu’elle lui a tout donné - y compris la part pour son mari- c’est lui qui lance l’offensive du manque d’amour. Elle a laissé les autres aller qui à son piano dévorant, qui à ses livres, qui à sa sagesse improvisée, qui à ses errances. Objets transitionnels. Ensuite Madame Vandale a fui, sans laisser d’adresse. Partie, pour une autre vie. Il y a le délicieux oncle Jos, qui tente de calmer le jeu avec finesse quand la discussion tourne à l’empoignade, quand les mots éjaculés fracassent les âmes.
    Ce rôle de l’oncle Jos est joué avec une tendresse infinie par Philippe Vauchel. Parole du jeune séropositif : « Je voulais que ma mort les délivre de leur manque d’amour ». Il parle de ses frères et sœurs.
    Langue crue, texte rude, tumultueux, sans concessions, émaillé de parler canadien-wallon, qui se termine à genoux devant un mur de lamentations, celui du manque d’amour. « Déguisons-nous en « nous ». En vandales ! » Cri de cœurs meurtris, cri d’amour aux hommes de bonne volonté.

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Jeudi 17 février 2011, par Jean Campion

En manque... d’amour

Bouleversé par une représentation d’"Aux hommes de bonne volonté", le metteur en scène Vincent Goethals préféra attendre d’être remis de ce choc, pour la monter. Et nous confirmer que cette pièce est "une baffe dans la gueule". Grâce à une langue extraordinaire, des comédiens vibrants et une scénographie intelligente, il rend cet appel à vivre et à aimer profondément émouvant.

La première scène a des allures de farce. Un notaire, dûment cravaté, ânonne péniblement le testament de Jeannot. Agacé par l’orthographe risible de ce "parlé-écrit", il soupire et distribue avec mépris l’héritage : des chaussettes à son frère Juliot, des livres à sa soeur Loulou, un tee-shirt à l’oncle Jos, un jean à Serge, son amant et une minute de silence à sa "blonde". Assortis de remarques tendres et moqueuses, ces legs saugrenus détendent l’atmosphère.

Mais les sourires se figent, quand par ce testament, l’ado, mort du sida à quatorze ans, interpelle les siens, harcèle leurs certitudes et les force à se révéler. Par son arrivée surprise, la mère délie les langues et fait tomber les masques. On réveille les rancœurs, on dénonce les lâchetés et on dévoile le manque d’amour. De l’au-delà, le jeune homme leur crie : "Dites aux gens que vous les aimez, quand il est encore temps."

Pour gueuler sa révolte contre des adultes sourds ou intolérants, il a besoin d’ébranler les fondements de la langue. Il massacre l’orthographe et invente des images, sans obéir à la syntaxe ou au dictionnaire. Enfiévré par le feu de cette langue crue, saccadée, fulgurante, le notaire devient Jeannot. Une métamorphose physique et morale que Bernard Sens rend fascinante. A ses côtés, Nabil Missoumi (Espoir masculin au Prix de la critique 2010) incarne, avec la même intensité, ce frère de la nuit, écorché et violent. Ils forment un couple ivre de liberté, qui se défoule dans les jeux sexuels ou les paradis artificiels et qui refuse d’être bâillonné par la famille, la société ou la morale.

Vincent Goethals et la scénographe Anne Guilleray nous aident à décoller de l’étude notariale. Barrant toute la largeur du plateau, un gigantesque bureau dresse un mur entre Jeannot et sa famille, puis devient un podium où les amants dansent leur vie. En jouant subtilement avec la lumière, Philippe Catalano crée des clairs-obscurs qui renforcent la puissance suggestive de certains instants. Au lieu de s’enfermer dans un huis clos, les personnages nous font face et nous prennent à partie. Dans une société, minée par le profit et l’individualisme, saurons-nous "arrêter de vieillir avant l’âge" ?

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