A german life

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 8 mars au 29 avril 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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A german life

En 1942, au ministère de la propagande nazie. Elle qui ne s’était jamais intéressée à la politique devint la sténographe de Joseph Goebbels. Aujourd’hui, dans l’intimité de son appartement « belle époque », elle se confie et nous raconte son histoire. Tellement de choses brusquement ressurgissent... Est-il possible qu’elle ne fût au courant de rien ? Que savait-elle ? Et qu’a-t-elle choisi de ne pas savoir ?

« Aujourd’hui les gens aiment croire qu’ils auraient fait davantage contre les persécutions ; mais moi je dis qu’ils ne l’auraient pas fait ». Cette femme qui nous parle incarne la majorité silencieuse de ces temps terribles. Quand, comment devenons-nous sourds ? nous voilà face à l’éternelle question du pourquoi et du comment on en est arrivé là, alors que les temps s’assombrissent à nouveau…

Jacqueline Bir, actrice magistrale, nous tend le miroir et nous offre ce voyage dans le passé et en nous-mêmes.

Une production du Théâtre Le Public. Avec le soutien Du Tax Shelter de L’État Fédéral Belge via Belga Films Fund et de la Communauté Française. L’œuvre est représenté dans les pays de langues francophones par Marie Cécile Renauld, MCR agence littéraire.

Distribution

De Christopher Hampton | Adaptation Dominique Hollier | Mise en scène Simon Paco | Avec Jacqueline Bir | Assistante à la mise en scène Diana David | Scénographie Dimitri Shumelinsky | Costumes Béatrice Guilleaume | Lumière Laurent Kaye | Création son et vidéo Jeremy Bruyninckx

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2 Messages

  • A german life

    Le 10 mars 2022 à 11:06 par tamalou

    La pièce un peu longue et sans grande surprise mais Jacqueline Bir est vraiment parfaite dans le rôle et elle fait un seul en scène d’1h30 avec un texte énorme. Impressionnant.

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  • A german life

    Le 11 mars 2022 à 19:35 par Myriam Briyneel

    Une merveilleuse soirée avec des accents très liés à la situation actuelle en Ukraine. Mais surtout une merveilleuse Jacqueline Bir qu’on aurait voulu applaudir encore plus longuement mais qui avait certainement besoin de se poser après cette prestation incroyable. Merci à cette grande dame du théâtre et au Public de l’avoir programmé.

    Répondre à ce message

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Mardi 22 mars 2022, par Catherine Sokolowski

Secrétaire de l’élégant Goebbels

Il n’est plus nécessaire de faire l’éloge de Jacqueline Bir, magnifique interprète de ce rôle de secrétaire dans l’Allemagne nazie de 40-45. Travaillant au Ministère de la Propagande, elle n’a fait que son devoir, sans jamais être consciente du sort tragique des Juifs. Elle a côtoyé Joseph Goebbels, accepté un tailleur de sa femme. Cela ne fait pas d’elle une criminelle. En tout cas, c’est la thèse qu’elle défend. C’est la vie de Brunhilde Pomsel qui est relatée par Jacqueline Bir, avec intelligence, justesse, et dignité. Captivant.

Brunhilde Pomsel a reçu une éducation stricte, fîlle aînée d’une fratrie de 5 enfants, issue d’une famille allemande « normale ». Après quelques emplois mal payés, elle est engagée au service de presse de la radio à Berlin, ayant acheté sa carte du Parti Nazi, condition requise. Entourée d’ « hommes magnifiques », elle y développe des compétences particulières pour la sténo parce qu’elle amoureuse de son professeur.

Berlin est une ville magnifique, riche de ses restaurants, cinémas et autres lieux culturels. Elle y fréquente Hans, jeune homme très pauvre et nazi convaincu, qui finira SS et la quittera.

Petit-à-petit les Juifs disparaissaient. On entendait parler des camps mais on ne savait pas exactement ce qu’il s’y passait. Eva, son amie juive, venait régulièrement la visiter à la radio. Elle rayonnait, à la fois intelligente et cultivée.

Brunhilde fréquente des Juifs et des nazis (employeurs ou amis), pour elle, cela ne fait pas de différence. Très peu intéressée par la politique, elle a probablement voté nazi en 1932 « comme tout le monde », alors qu’elle avait 21 ans

En 1942, elle est engagée au Ministère du Reich à l’éducation du peuple et à la Propagande. Elle devient l’une des secrétaires de Joseph Goebbels, père de 6 enfants blonds, passionné par le cinéma. « Exceptionnellement bien habillé, assez petit, pas charmant mais cordial, il ne souriait jamais ».

La situation se détériore, Berlin est bombardée et Brunhilde passe 15 jours dans un abri antiaérien avec des asperges pour seule nourriture. Emprisonnée pendant 5 ans après la guerre, la secrétaire ne comprend pas : elle ignorait tout. Est-elle coupable ? ». « Les gens étaient bêtes … Elle a gobé du baratin ».

Tous les témoignages relatifs à la guerre de 40-45 sont intéressants et celui-ci l’est aussi. Brunhilde décrit la vie quotidienne dans le Berlin de cette époque, un point de vue qui n’est pas souvent relaté. Elle choisit tardivement (à 105 ans) de parler de son vécu. Jacqueline Bir interprète magistralement ce rôle, avec transparence et sérénité, à l’instar de Brunhilde qui estime n’avoir rien à se reprocher. La comédienne s’adresse directement au public, sur le ton de la confidence. On pourrait croire que cette histoire est vraiment la sienne. Un récit intéressant et une excellente comédienne engendrent forcément un excellent spectacle. Chapeau Madame Bir !

Théâtre Le Public