Jeudi 30 avril 2015, par F.V.

À fleur de peau

Le Théâtre des Martyrs annonçait « L’homme qui mangea le monde » de Nis-Momme Stockmann, mis en scène par Georges Lini. Georges venait aux répétitions en vélo. Il s’est fait renverser par une voiture. Ce n’est pas du théâtre. « La Maison Éphémère » a donc été invitée à reprendre la pièce créée il y a deux ans et l’on comprend aisément pourquoi.

Lorsque deux hommes de théâtre se rencontrent, l’un camerounais d’une trentaine d’années, François Ebouele, et l’autre belge de plus de dix ans son aîné, Guy Theunissen, chacun arrive avec ses valises et son regard, son passé et ses clichés, ses espérances et ses combats. « Celui qui se moque du crocodile, n’a pas traversé la rivière », c’est la belle histoire d’une amitié, mise en scène par Brigitte Baillieux et Yaya Mbile Bitang.

Découvrir l’autre sans l’envahir, le respecter en ne passant pas tout son temps à se regarder dedans, c’est aussi une aventure initiatique, celle de la découverte de l’homme et de son continent, au fil de l’histoire avec un grand H et de toutes les autres aussi.

Autobiographies à fleur de peaux noires et blanches, au fil des sensations qui rapprochent et qui éloignent, des coups de gueule et des coups de cœurs. Découvrir et respecter la fragilité au fil des regards et des mots. Frotter nos différences pour s’y réchauffer un peu.

Si vous avez envie d’assister à une rencontre belle et vraie, généreusement humaine, ce spectacle est là pour vous, jusqu’à fin mai.

F.V.