9 mouvements pour une cavale

Ixelles | Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 18 au 29 octobre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Le Rideau
Rue Goffart, 7 A 1050 Ixelles
Contact
http://www.rideaudebruxelles.be
contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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9 mouvements pour une cavale

(Création)

9 mouvements pour une cavale est une tragédie moderne, celle de la vie et de la mort des paysans, de l’abandon du monde rural, à travers l’histoire (bien réelle) d’un fermier, Jérôme Laronze, abattu par un gendarme à l’issue d’une cavale de neuf jours.

Ce paysan éleveur résiste aux injonctions de traçage sanitaire de ses bêtes au nom d’une agriculture humaine.

Par la parole de la sœur du défunt, le texte se fait l’écho de l’absurdité́ d’un système qui pousse à bout les agriculteurs, au détriment d’un bien commun.

L’écriture de Guillaume Cayet est nerveuse, stylée, jouant avec le réel et le poétique pour construire en neuf mouvements, un oratorio imprécatoire où la sœur de Jérôme prend les airs d’une Antigone contemporaine.

AFTER SCENE
Je 20.10 après la représentation. Avec Stéphane Bissot et Michel Bernard.

RENCONTRE
Je 27.10 après la représentation. Avec le collectif Rencontre des Continents.

ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE GRATUIT
Animation préparatoire en classe (50’), du 3 au 15 octobre.
Avec Annabelle Giudice, médiatrice du Rideau.

Éditions THÉÂTRALES, 2020

Texte Guillaume Cayet - Mise en scène Michel Bernard - Assistante Mise en scène Elise Eveno - Avec Stéphane Bissot, Sarah Théry (chant) et Merryl Havard (violoncelle) - Musique Fabian Fiorini - Scénographie Lionel Couvrant - Lumières Michel Delvigne - Costumes Nina Junker - Régie générale Valentine Bibot - Régie lumière Michel Delvigne ou Valentine Bibot - Photos Pierre-Yves Jortay.

Coproduction Le Rideau, Unités/nomade, La Coop asbl. Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service général de la Création Artistique - Direction du Théâtre, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shleter du gouvernement fédéral belge. Production déléguée / diffusion Le Rideau.

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2 Messages

  • 9 mouvements pour une cavale

    Le 13 octobre 2022 à 08:25 par Anne Mertens

    cette création est-elle dans le programme d’un théâtre.
    J’aimerai la voir mais ne suis pas une école.
    je ne vois pas la création dans le programme du théâtre LeRideau ?

    avez-vous lu le livre (édition limitée) : de Marguerite Pierrel intitulé "Le président, la Marguerite et le Pot au lait" aux éditions de la Noue Gavigué. Il s’agit de François Mittérand et Marguerite Pierrel plongés au coeur du drame paysan. Août 2011

    Le sujet est enfin soulevé au théâtre, bravo...et accessible aux Bruxellois ?

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    • 9 mouvements pour une cavale

      Le 14 octobre 2022 à 18:21 par Théâtre Le Rideau

      Bonjour, le spectacle "9 mouvements pour une cavale" est présenté au Théâtre Le Rideau à Bruxelles, du 18 au 29 octobre 2022.
      Voici le lien vers la fiche de présentation du spectacle :
      https://lerideau.brussels/spectacles/9-mouvements-pour-une-cavale
      Voici le lien pour réserver :
      https://shop.utick.be/?module=CATALOGUE&pos=RIDEAU
      Si nécessaire, vous pouvez nous contacter par téléphone au 02 737 16 01, du mardi au vendredi, de 14h30 à 18h.

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Lundi 24 octobre 2022, par Jean Campion

Un Nouveau cri d’alarme

C’est en interviewant des paysans de Limagne (centre de l’Auvergne) sur leurs conditions d’existence que Guillaume Cayet a pris connaissance du drame de Jérôme Laronze. Après neuf jours de cavale, cet homme a été abattu de six balles dans le dos, par un gendarme, le 20 mai 2017. Le crime de cet éleveur de vaches limousines ? Avoir défendu une agriculture humaine, en s’opposant au traçage de ses bêtes, imposé par les normes européennes. Ce fait divers tragique a inspiré à Guillaume Cayet un monologue vengeur. Retravaillé avec le concours de Marie- Pierre, une des soeurs de Jérôme Laronze, il est devenu un oratorio poignant.

"Celle qui parle, c’est l’autre du même ventre", sa soeur, Marie-Pierre. Avocate, elle va nous raconter, en neuf mouvements, comment son frère Jérôme, paysan humaniste, a été acculé au désespoir. Elle admirait ce "géant". Prenant le relais de trois générations, il se battait pour sa ferme, seul. Une éventuelle épouse avait vite renoncé à l’épauler. C’était un homme chaleureux qui, le dimanche, animait les réunions familiales, en jouant avec ses neveux et en écrasant ses adversaires au tarot. Fermier bio, Jérôme Laronze refuse d’appliquer les recommandations tatillonnes, imposées par les grands groupes de l’agro-business. Les contrôleurs de la D.D.P.P. (Direction départementale de la protection des populations) le harcèlent. Juché sur son vieux tracteur, il les défie. Mais ce combat perdu d’avance le mine. Plus de parties de tarot. Il s’isole dans sa maison aux rideaux fermés.

Des signes inquiétants qui culpabilisent Marie-Pierre. Pourquoi n’a-t-elle pas volé à son secours ? Les suicides de paysans se multiplient. Leur histoire "prend la couleur d’une corde, l’odeur d’une poutre, le fumet d’un plomb." Jérôme résiste à l’épidémie : "Ni suicide, ni reddition." Sous la pression des lettres de rappel, des injonctions de plus en plus menaçantes, il prend le maquis... Pendant neuf jours échappera aux gendarmes lancés à ses trousses, s’offrira même le luxe de revenir fugitivement chez lui. Mais une dénonciation le transformera en cible. Dans la Toyota criblée de balles, on retrouvera sous le siège du passager, une arme dont il ne s’est pas servi.

Comme Antigone, Marie-Pierre veut défendre la mémoire de son frère. Elle se bat pour que ce crime soit reconnu comme violence policière. Il est inadmissible que le juge instruise le dossier de Jérôme, en ignorant la responsabilité du gendarme meurtrier. L’avocate montre aussi que la violence subie par son frère gangrène toute la communauté paysanne. Infantilisés, harcelés, ces garants de l’alimentation nationale disparaissent peu à peu. Leur ténacité, leur bon sens sont étouffés par des contraintes favorables à l’agro-business. "Les paysans ne meurent pas. On les efface. Il s’agit d’un meurtre orchestré." Un cri d’alarme qui fait écho à ceux lancés par les héros de deux films : "Petit paysan" (2017) et "Au nom de la terre" (2019).

Dans cette tragédie moderne, Guillaume Cayet transforme le deuil en révolte. Grâce à son écriture travaillée, rugueuse, mêlant le réel et la poésie, il nous sensibilise, par étapes, à l’effondrement d’une bonne partie du monde rural. Les interventions de la chanteuse lyrique Catherine Lybaert, accompagnée au violoncelle par Merryl Havard donnent parfois un écho déchirant à cette prise de conscience. Les nuages qui s’accumulent progressivement sur l’écran géant sont au diapason. Par la sobriété de sa mise en scène, Michel Bernard concentre notre attention sur Marie-Pierre. Stéphane Bissot lui insuffle une pugnacité et une ferveur bouleversantes. Fixant souvent le public, elle réclame justice et veut éveiller les consciences. Sa lucidité nous impressionne, mais c’est surtout son coeur qui nous touche.

Jean Campion

Le Rideau