Sylvia

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 5 au 9 novembre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Sylvia

Figure de proue d’un féminisme plus poétique qu’engagé, Sylvia Plath se débattra toute sa vie entre son désir de répondre aux injonctions du rêve américain des années 50 et 60 (épouse et mère parfaite) et son besoin irrépressible d’écrire. Une contradiction profonde qui la mènera à la tombe. Auparavant, elle tirera de cette vie complexe un roman, The Bell Jar (La cloche de détresse) paru en 1963.

Pour se pencher sur cette voix féminine, Fabrice Murgia a conçu un spectacle tournoyant qui donne à voir la richesse et le conflit intérieur de la poétesse américaine. Sur scène, neuf comédiennes incarnent Sylvia à différents moments clés de sa vie. Jeune fille dépressive qui fait sa première tentative de suicide à l’âge de 20 ans. Jeune femme exaltée par le pouvoir des mots. Auteure victime de la domination masculine.

La grande originalité du spectacle réside dans son mécanisme à la lisière du théâtre et du cinéma. Car tout au long de la pièce, le spectateur assiste en temps réel à la conception d’un film projeté sur un grand écran. La caméra, dirigée avec virtuosité par Juliette Van Dormael, souligne le déchirement de l’artiste, filme les émotions au plus près des visages des comédiennes et suit les mouvements des différentes Sylvia du début à la fin. Une mise en abyme et un portrait sensible, encore enrichi par la sublime mélancolie des compositions musicales de l’auteure-compositrice belge An Pierlé.

Distribution

Mise en scène
Fabrice Murgia

Musique
An Pierlé Quartet
An Pierlé : voix et piano
Koen Gisen : clarinette basse, sax, guitare et percussions
Hendrik Lasure : clavier et ordinateurs
Casper Van de Velde : percussions

Avec
Valérie Bauchau, Clara Bonnet, Solène Cizeron, Vanessa Compagnucci, Vinora Epp, Léone François, Magali Pinglaut, Ariane Rousseau, Scarlet Tummers

Direction photographie
Juliette Van Dormael

Assistant caméra
Takeiki Flon

Assistante à la mise en scène
Justine Lequette

Stagiaire assistante à la mise en scène
Shana Lellouch

Assistant en tournée
Maxime Glaude

Création vidéo et lumière et direction technique Artara
Giacinto Caponio

Assistant creation vidéo et gestion technique vidéo
Dimitri Petrovic

Costumes
Marie-Hélène Balau

Scénographie
Rudy Sabounghi

Assistant scénographie
Julien Soulier

Décoratrice
Aurélie Borremans

Assistante décoratrice
Valérie Perin

Stagiaires décoration
Léa Pelletier & Sophie Hazebrouck

Documentation et aide à la dramaturgie
Cécile Michel

Construction décor et costumes
Ateliers du Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Régie générale
Hugues Girard

Régie lumière
Emily Brassier

Régie son
Bob Hermans

Régie plateau
Lucas Hamblenne, Joachim Hesse, Aurélie Perret

Caméra
Juliette Van Dormael / en tournée Aurelie Leporcq

Création Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Production
Cie. Artara

Coproduction
Théâtre National Wallonie-Bruxelles, le Théâtre de Namur, Central – La Louvière, MARS – Mons Arts de la Scène, la Fondation Mons2025 – dans le cadre de la Biennale 2018-2019, Printemps des Comédiens - Montpellier, La Comédie de Saint-Etienne – Centre Dramatique National, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Scène, Le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan, Théâtres en Dracénie – Draguignan, La Coop asbl, Shelter Prod

Avec le soutien de
taxshelter.be, ING & tax-shelter du gouvernement fédéral belge, DIESE # Rhône Alpes

Remerciements
Lionel Demilier, Monique Grignard, Léonor Rodriguez, Eve Scorneaux, Yvon Van Lancker et Alfredo Cañavate.

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1 Message

  • Sylvia

    Le 27 octobre 2018 à 14:56 par mike_bel

    Spectacle unique, une réalisation live d’un film sur la poète Sylvia.

    Ce n’est pas une pièce de théâtre mais un vrai live act, un bijou artistique

    A voir absolument !

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Mardi 22 février 2022, par Yuri Didion

Spectaculaire

Une vingtaine d’artistes et techniciens, des décors qui changent à vue entre chaque scène, qui tourbillonnent autour des interprètes dans une chorégraphie complexe, de la vidéo et de la musique live, ... une chose est sûre, Sylvia ne fait pas dans la demi-mesure.

Avec ce spectacle, Fabrice Murgia nous présente la vie de Sylvia Plath, poétesse américaine écartelée entre son désir d’écrire et son rêve d’une vie de famille « parfaite », tension qui creuse une dépression déjà latente, jusqu’à son suicide à l’âge de 31 ans. L’exposé des faits biographiques se déroule sous forme d’un tournage cinématographique auquel on assiste en live tandis que le film réalisé est projeté simultanément. Le tout sur la musique du Ann Pierlé Quartet, tour à tour entraînante et inquiétante.

C’est carrément spectaculaire. La gestion d’une telle équipe, qui déplace les décors, filme, interprète, se change, etc donne un ballet millimétré très impressionnant. Mais ça l’est tant que finalement, la prouesse technique occulte complètement la narration : face à une telle débauche de moyen, mon œil de spectateur fut plus attiré par ce que "peut" le spectacle que par ce qu’il "raconte", et je n’en ressors ni ému, ni particulièrement choqué par la vie de la poétesse ou un quelconque propos.

Pourtant, les propositions ne manquent pas : le choix d’un chœur de femme pour interpréter la protagoniste pourrait nous raconter que c’est la vie de toutes les femmes et élever Sylvia Plath au rang de symbole ; la vidéo et l’écran détruit à la fin par ce même chœur, nous parler de ce qu’on projette sur le genre féminin ; la sélection d’un Ted Hughes - mari de l’autrice - parmi les membres du public, nous dire que n’importe qui peut être un Ted Hughes s’il n’y prend pas garde ; ... mais les choix d’une mise en abime (un spectacle qui montre le tournage d’un film qui raconte la vie de Sylvia Plath) et d’une mise à distance par la technique à vue bloquent l’identification aux personnages, et la seule émotion qui reste est celle qui vient des paillettes du show à grand budget.

Yuri Didion

Photo : Hubert Amiel

Lundi 1er octobre 2018, par Catherine Sokolowski

Chronique d’une passion dévorante

"Sylvia", c’est un concert, un opéra, du théâtre, du cinéma, c’est tout cela à la fois. "Sylvia", ce sont neuf actrices qui se partagent la vedette sous l’œil constant de caméras dirigées par Juliette Van Dormael. Mais c’est aussi un témoignage, celui d’une femme déchirée entre l’envie d’être reconnue comme poétesse et la volonté d’être une épouse parfaite. Un spectacle intense, émouvant, esthétique, magnifiquement encadré par la prestation envoûtante d’An Pierlé, accompagnée de trois musiciens. Précipitez-vous.

Les décors, mobiles, nombreux, soignés, apparaissent et disparaissent comme s’ils participaient volontairement au spectacle. Au-dessus de cette activité bouillonnante, un grand écran s’attarde sur certains détails, laissant au spectateur le choix d’assister à un film, à son making of ou encore à une pièce de théâtre. Les actrices sont aux aguets, constamment sous les feux de la rampe. Pas de temps mort dans cette superproduction dirigée par Fabrice Murgia, metteur en scène et directeur du théâtre National.

Le spectacle relate la vie de Sylvia Plath, née dans la banlieue de Boston en 1932, poétesse surdouée passionnée par l’écriture. Très vite, son univers est plombé : « Mourir est un art et je deviendrai une grande artiste », elle souffre de troubles bipolaires. Elle se marie avec Ted Hugues en 1956, écrivain lui aussi, qu’elle rencontre en Angleterre. Dépressive, elle se voit disparaître dans l’ombre de son mari : « écrire sans être publiée n’a pas de sens ». Confrontée à un dilemme, être une épouse modèle ou une écrivaine reconnue, Sylvia multiplie les tentatives de suicide. Elle sera internée et subira des électrochocs. Pour les féministes, Sylvia Plath symbolise la difficulté pour une femme de concilier vie conjugale et vie professionnelle, elle qui gagnait sa liberté au détriment de ses heures de sommeil.

La musique d’An Pierlé et de ses musiciens est le pilier de cette création. Magistrale, la pop envoûtante de la chanteuse se transforme avec les décors. Duo sur scène comme dans la vie, An Pierlé et son compagnon Koen Gisen font écho au couple Ted et Sylvia. Ils sont accompagnés par « Schntzl » (Casper Van De Velde et Hendrik Lasure) et assurent, à eux quatre, le rythme du spectacle.

Ayant découvert le journal intime de Sylvia, probablement censuré par son mari, Fabrice Murgia a décidé de mettre cette artiste à l’honneur sans avoir obtenu les droits sur ses écrits. Il s’en sort habilement, notamment en usant du droit de citation. Il règne comme une malédiction autour de la poétesse, puisque même après sa mort, son œuvre n’est toujours pas intégralement publiée.

Bien que techniquement fort complexe, cet opéra moderne se déroule avec fluidité. Synchronisées, les neuf actrices endossent tour à tour le rôle de l’artiste tout en assurant le déplacement des décors, éléments fondamentaux de cette scène très féminine. Un spectacle impressionnant sur tous les plans qui permet une nouvelle fois à Fabrice Murgia d’exceller dans un théâtre résolument innovateur. A ne pas manquer.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles