Strach – a fear song

Namur | Cirque | Théâtre de Namur

Dates
Du 21 au 30 avril 2020
Horaires
Tableau des horaires
ABATTOIRS DE BOMEL
Traverse des Muses 18, 5000 Namur
Contact
https://www.theatredenamur.be/
billetterie@theatredenamur.be
081 22 60 26

Moyenne des spectateurs

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Strach – a fear song

« Toute la grâce de Strach – a fear song est de varier tension et douceur, créant une connivence intense. Une vibration collective, bouleversante, lorsque la soprano elle-même se glisse dans les mouvements, et qui culmine avec l’invitation faite à plusieurs spectateurs de se glisser dans le bal, de participer au main-à-main, comme un rituel oublié. On rit, on frémit, on vit : le cirque nous réunit. » – CIRQ en CAPITALE

Un chapiteau, situé sur le site des Abattoirs de Bomel, comme un antre obscur, une caverne ou un rêve sauvage.
« Strach – a fear song » y propose un retour au « Cirque des origines » inspiré par « la sauvagerie, le cercle, l’étrangeté, la monstruosité quelquefois, l’hyper proximité et la peur ».
À la fois poétique et abrupt, spectaculaire sans esbroufe, le spectacle réunit trois acrobates et une chanteuse lyrique pour un voyage liant peur, prise de risque et émotion. Tout en chaleur humaine et en simplicité, tout en audaces.
Passionné par le mélange des genres, Patrick Masset rêvait depuis longtemps de la rencontre du cirque et de l’opéra, d’une force originelle et d’une beauté divine :
« Les chanteuse(r)s d’opéra et les circassiens proposent des choses impossibles, mais aussi nécessaires quelquefois. Ces artistes ne peuvent tricher, ne peuvent mentir. Sans quoi la voix se brise. Ou c’est la chute, très concrètement.Un tel spectacle est un grand défi, une tâche insurmontable comme la vie qui recommence chaque matin.C’est sans doute la raison pour laquelle je me suis petit à petit éloigné des mots et des acteurs, je devais retrouver une autre forme pour être vrai plutôt que de dire le vrai. Comme le dit superbement Chantal Akerman : « Il n’y a rien à dire et c’est sur ce rien que je travaille. »

Distribution

Avec Airelle Caen, Denis Dulon & Guillaume Sendron Chanteuse Julie Calbete Musicien live / arrangeur Jean-Louis Cortès Ingénieur son Antoine Delagoutte Créateur lumières Patrick Masset Costumières Sarah Duvert & Bérénice Masset Réalisation des masques Morgane Aimerie Robin & Joachim Sontag Remerciements Vinciane Despret, Pascal Jacob (conseillers en dramaturgie) & Johan Daenen (conseiller en scénographie) Directeur artistique Patrick Masset Directrice de production Bérénice Masset Directeur technique Antoine Vilain Production T1J / Théâtre d’Un Jour [BE] Partenaires Espace Catastrophe – Centre International de Création des Arts du Cirque [BE], CIAM – Centre International des Arts en Mouvement [FR] Avec le soutien de Zomer Fabriek [BE], Le 140 [BE], Centre culturel de Namur- Théâtre de Namur [BE], Opéra ON / Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence [FR] Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Administration générale de la Culture, Service général de la Création Artistique, Service du Cirque, des Arts Forains & de la Rue

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Mardi 22 octobre 2019, par Yuri Didion

Scruter la peur

Ca commence comme une histoire : "quand j’étais petite, je voulais devenir ... " Une des artistes racontant un souvenir d’enfance, un vieux rêve. Passé cette brève introduction, le spectacle se passe de parole, ou presque. Tout est centré sur la symbolique du geste, qu’aucun mot ne peut résumer. Sur scène, donc, ils sont cinq : trois acrobates, une chanteuse lyrique, un musicien. Cinq artistes qui ne peuvent pas tricher : lors d’une telle performance, si c’est faux, si c’est trop, si c’est fait à moitié, la voix se brise et l’acrobate chute. Le corps ne ment pas. Et c’est brillant, aérien, imaginatif, surprenant. Ils créent tout un monde et font une narration par tableaux autour d’un thème universel : la peur. Des peurs nocturnes enfantines aux peurs plus ancrées des adultes, ils cherchent comment on la rencontre, comment on y fait face, comment on vit avec, comment on en joue, aussi, parfois.

Des gradins, placés en dispositif quadri-frontal, installent le public face à face. À mesure que les spectateurs s’installent, ils s’observent du coin de l’oeil, apostrophent l’ami arrivé en retard, saluent une vieille connaissance assise de l’autre côté de la scène. Celle-ci, au centre du dispositif, est recouverte d’un épais tapis de gymnastique noir. Dans un coin se tient un musicien, avec tout son matériel. Aucun décor supplémentaire. Et à priori, aucun costume : le vêtement n’est pas ici le signe extérieur d’un personnage, il est pensé suffisamment neutre pour pouvoir devenir tout. Un dépouillement esthétique qui sert de tremplin au travail poétique des artistes et à l’imaginaire de la salle.

"Strach : a fear song", c’est beaucoup de chose à dire, avec trop peu de mots disponibles. Il y a un travail circassien, un art parfaitement maîtrisé, avec des voltiges folles qui font sursauter l’assistance et une fluidité qui donne l’illusion de la simplicité. Il y a une recherche interdisciplinaire aussi, une rencontre entre le cirque et l’opéra. Il y a quelque d’étrange, de surprenant, et de naturel. C’est un spectacle unique, dont on n’a pas encore l’habitude mais qui réussit un des plus grand défi de l’art : faire rêver ensemble. Hourra ! donc, pour Patrick Masset (mise en scène), Julie Calbete (chant), Jean-Louis Cortès (musiques), Airelle Caen (voltiges), Denis Dulon et Guillaume Sendron (portés), qui entraînent leur public dans les ombres de l’inconscient avec justesse, maîtrise, et talent et lui permettent d’affronter collectivement la peur.

Au long des séquences, on retrouve donc plusieurs cauchemars : le monstre tapi dans l’obscurité, la mort, la chute. Mais d’autres peurs, plus discrètes, se glissent aussi dans cette fresque globale : la peur de l’autre, du contact, de l’inconnu, d’essayer des choses nouvelles, ou de se confronter à un obstacle, de se ridiculiser en public, la peur de se battre pour y arriver. Arriver à quoi ? C’est là toute la force de "Strach" : il ne dit pas, il montre, et laisse chaque spectateur faire son propre chemin. Une oeuvre onirique donc, dont on ressort plus riches, plus sensibles, plus forts aussi, sans doute. Un spectacle qui donne envie de relever tous les défis.

Théâtre de Namur


Place du Théâtre, 2
5000 Namur