Les Femmes savantes

Woluwe-Saint-Lambert | Théâtre | Théâtre de Wolubilis

Dates
Samedi 9 février 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Wolubilis
Cours Paul-Henri Spaak, 1 1200 Woluwe-Saint-Lambert
Contact
http://www.wolubilis.be
d.crista@woluwe1200.be
+32 2 761 60 30

Moyenne des spectateurs

starstarstarstar-halfstar-off

Nombre de votes: 9

Les Femmes savantes

Dirigeant dix comédiens qui subliment l’alexandrin, il signe une mise en scène intelligente de cette comédie emblématique de Molière. Un bel écrin pour « un auteur qui aimait les femmes et les aimait libres » comme le souligne Dussenne.
Philaminte est une mère autoritaire qui mène son monde à la baguette. Elle s’est aussi piquée d’être « savante » et parvient à entraîner sa fille, Armande, et sa belle-soeur, Bélise, dans son sillage. Elle veut imposer un exaspérant poète à la mode, Trissotin, comme époux à sa fille cadette, Henriette. Mais Henriette aime Clitandre, un jeune homme de bonne famille, aimable et intelligent qui a été rejeté par Armande...

Distribution

De Molière, mise en scène : Frédéric Dussene, avec : Maxime Anselin, France Bastoen, Lara Ceulemans, Salomé Crickx, Stéphane Ledune, Sylvie Perederejew, Dominique Rongvaux, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Benoît Van Dorslaer, scénographie : Vincent Bresmal, costumes : Romain Delhoux, lumière : Renaud Ceulemans, coproduction : Théâtre en Liberté, L’Acteur et l’Ecrit, La Servante, Théâtre des Martyrs

Laissez nous un avis !

6 Messages

  • Les femmes savantes

    Le 15 septembre 2016 à 21:50 par Jrabbe

    Beau jeu d’acteurs, des personnages bien dessinés et très persuasifs. Une petite réserve sur les intermèdes mais cela ne gâche en rien la soirée.

    Répondre à ce message
  • Les femmes savantes

    Le 16 septembre 2016 à 23:54 par mike_bel

    Malgré une diction parfois exagérée et un texte original vieillot, la sauce prend. On passe un beau moment, et on ne voit pas les 2h30 de pièce défilées.

    J’espère juste que prochainement les Martyrs investissent dans l’air co !!!

    Répondre à ce message
  • Les femmes savantes

    Le 30 octobre 2016 à 23:40 par Colette

    Pas du tout "poussiéreuse" cette pièce de Molière. Non seulement les décors, costumes et mise en scène sont actuels, mais en plus les thèmes n’ont pas d’âge. Les questions concernant l’amour, le désir et le corps, les relations hommes/femmes, la science et le savoir nous parlent toujours. Il y a quelques pointes de féminisme, du romantisme et pas mal d’humour. Il y a des rires communicatifs. Avis positif.

    Répondre à ce message
  • Les femmes savantes

    Le 1er novembre 2016 à 12:20 par Colette

    Pas du tout "poussiéreux" ce spectacle de Molière. Non seulement les décors, costumes et mise en scène sont actuels, mais en plus les thèmes n’ont pas d’âge. Les questions concernant l’amour, le désir et le corps, les relations hommes/femmes, la science et le savoir nous parlent toujours. Il y a quelques pointes de féminisme, du romantisme et pas mal d’humour. Le rire des acteurs est communicatif. Bien joué. Avis positif.

    Répondre à ce message
  • Les femmes savantes

    Le 19 janvier 2019 à 23:37 par Constance

    Une très belle pièce superbement mise en valeur par le jeu des acteurs, surtout par l’extraordinaire comique de Benoît Van Dorslaer.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Mercredi 21 septembre 2016, par Jean Campion

Trouver un équilibre... Pas facile !

En 1995, Frédéric Dussenne avait mis en scène "Les Femmes savantes", dans un diptyque avec "L’Ecole des femmes". Il y revient, refusant toujours que la pièce devienne une charge grotesque de pédantes ridicules. C’est une comédie plus subtile. Même si Molière se moque des excès de ses héroïnes et de leur admiration aveugle pour un faux poète, il leur fait tenir des propos intéressants sur le droit des femmes à être " autre chose qu’un objet de plaisir, une sage ménagère ou un utérus productif." Dans "Les Femmes savantes", l’intrigue est négligée, au profit des caractères et des affrontements d’idées. C’est sur eux que le metteur en scène veut concentrer notre attention. Les costumes sont modernes et le décor d’une grande sobriété. Il évolue légèrement, au fil des actes, mais reste imprécis.

Armande tente de dégoûter sa soeur Henriette du mariage. Qu’elle épouse plutôt la philosophie ! Elle échappera à l’esclavage de l’homme et à la tyrannie des sens. Pour Henriette, un mari, des enfants, c’est le bonheur. En apprenant que l’heureux élu est Clitandre, Armande cache mal son dépit. Henriette ne peut pas se marier avec ce jeune homme, qui lui a fait la cour pendant deux ans. Celui-ci la détrompe. Lassé par un amour désespérément platonique, il est bien décidé à demander la main d’Henriette, prête à l’aimer corps et âme. Reste à convaincre les parents. Ou plutôt la mère, Philaminte, qui gère la maison avec une autorité redoutable. Bien qu’il déteste les femmes qui étalent leur savoir, Clitandre s’efforcera de l’amadouer.

Eprise de "hautes sciences" et de "beau langage", Philaminte se montre intolérante. Le moindre archaïsme la fait tiquer et elle oblige Chrysale, son mari, à chasser la servante Martine, pour "avoir insulté son oreille", par l’impropriété d’un mot condamné par Vaugelas. Avec son aînée Armande et sa belle-soeur Bélise, elle forme une petite académie qui se pâme, en décortiquant le sonnet distillé par Trissotin. Des commentaires creux stimulés par cet arbitre des élégances. Sensible à ses flatteries, Philaminte se laisse piéger par son orgueil. Mais, en justifiant les aspirations intellectuelles des femmes et leur désir d’émancipation, elle se montre lucide et pertinente. Digne fille d’une mère réputée "savante", Armande sacrifie la nature sur l’autel de la culture. Cependant, pour tenter de récupérer Clitandre, elle se dit prête à consentir à un amour charnel. Nourrie de sciences et d’illusions, Bélise s’invente des prétendants. Quand Clitandre lui parle de son mariage avec Henriette, la vieille fille s’imagine qu’il emploie un détour précieux, pour lui avouer son amour. Une obsession ridicule et touchante.

Chrysale est un brave homme, ravi de voir s’embrasser les amoureux. Mais c’est un poltron, incapable de s’opposer seul aux décisions de sa femme. Il a besoin du soutien de son frère Ariste ou de Martine, pour oser combattre son despotisme. Une fois cependant, il se lâche, regrettant amèrement les prétentions intellectuelles des femmes, qui les empêchent de bien tenir leur ménage. Un réquisitoire passéiste et machiste, bien loin de la modération de l’honnête homme. Porte-parole de Molière, Clitandre prône la recherche d’un équilibre entre idéal et réalité. Il condamne les gens bardés de certitudes. C’est parce qu’elles ne doutent pas de leur sens critique et de leurs connaissances que les femmes savantes sont subjuguées par un sonnet. Trissotin, un plagiaire, cupide, sans talent et sans envergure, peut profiter de leur extase.

La pièce démarre lentement. Mais dès la première intervention de Bélise, amoureuse lunaire et désarmante, elle prend son envol, faisant alterner discussions serrées et scènes cocasses. Soutenus par une mise en scène lumineuse, les interprètes sont excellents. Le jeu nuancé de certains comédiens révèle la complexité de leur personnage. On savoure la langue de Molière et on s’amuse à revoir l’image symbolique de Chrysale tétanisé, face à une porte qui s’ouvre sur le vide. Frédéric Dussenne termine chacune des deux parties par une chanson tendre. Les combats d’idées cèdent la parole au coeur.

Jean Campion

Théâtre de Wolubilis