La musica deuxième

Uccle | Théâtre | Centre Culturel d’Uccle

Dates
Jeudi 23 avril 2020
Horaires
Tableau des horaires
Centre Culturel d'Uccle
Rue Rouge, 47 1180 Uccle
Contact
http://www.ccu.be
reservation@ccu.be
+32 2 374 64 84

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La musica deuxième

Une femme. Un homme. Ces deux-là se sont aimés, ont formé un couple. Le temps, ses affres et ses tentations ont suivi leurs pas, jusqu’à les perdre et les faire choir. Elle, Anne-Marie, a voulu le suicide, lui, Michel, le meurtre. Puis, ils se sont séparés. C’était avant-hier. C’était hier.

Aujourd’hui les a réunis de nouveau, au tribunal (au théâtre) pour entendre leur divorce prononcé. Une dernière fois, dans la nuit, avant de regagner leurs « autres » respectifs, ils vont chercher à se parler, tenter de comprendre l’énigme qui les a amenés à la perte, au désastre de l’autre. Cris et chuchotements, sourires forcés et fous rires subits, sanglots étouffés, désir de comprendre et refus de savoir, haine et sottise, mots arrachés au silence pour faire taire le silence, pour retarder l’ultime moment du départ où plus rien, jamais, ne pourra être dit.

C’est un spectacle autour de deux acteurs, Catherine Salée et Yoann Blanc. Il s’agira de raconter à travers la désespérance, mais aussi l’humour, que ces deux personnages sont les héros quasi mythiques d’une histoire qui est celle de tous : l’amour et la souffrance n’étant l’apanage de personne.

Spectacle nominé aux Prix de la Critique 2017, catégorie "Meilleure Mise en Scène"

C’est juste beau, comme un amour qui ne finira jamais.
Eric Russon - Moustique - 15 mars 2017

Le texte de Duras qui assume crânement sa théâtralité est aussi une très fine partition musicale dont les deux acteurs Catherine Salée et Yoann Blanc ne ratent aucune note et en magnifient les moindres les nuances.
Gilles Béchet - BRUZZ - 16 mars 2017

Distribution

Auteur : Marguerite Duras
Production : Colonel Astral et Théâtre Océan Nord
Mise en scène : Guillemette Laurent
Avec : Catherine Salée et Yoann Blanc
Organisation : CCU

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Lundi 13 mars 2017, par Catherine Sokolowski

L’ultime symphonie

Dans un hôtel de province, ultime rencontre après une séparation. Cela fait trois ans qu’ils ne se sont plus vus. Ils essayent de comprendre, lui aimerait reprendre. Elle sait que ce n’est pas possible. Anne-Marie Roche (Catherine Salée) et Michel Nollet (Yoann Blanc), “35 ans ou plus”, ont été très amoureux. Leur histoire pourrait être celle de n’importe qui : une union qui fonctionnait, mais dans certaines conditions. A l’hôtel, ils s’aimaient, plus tard dans la maison qu’ils avaient acquise, ce n’était plus la même chose. Les deux acteurs de “La trêve” se retrouvent sur la scène d’un théâtre, endossant des costumes diamétralement opposés à ceux qu’ils avaient revêtus pour la série. Brillants à l’écran, éblouissants sur les planches.

Comme pour “L’amant”, prix Goncourt en 1984, qui sera réécrit en 1991 sous le titre “L’amant de la Chine du nord”, Marguerite Duras, achève “La Musica”, vingt ans plus tard sous le titre “La Musica Deuxième”, en 1985. Dans les deux cas, l’analyse est peaufinée. Les histoires d’amour paraissent simples mais elles ne le sont pas. La mise en scène de cette pièce non plus. Les mots sont importants, essentiels, comme la langue, les phrases, leur rythme. La mise en scène de Guillemette Laurent intègre subtilement ces ingrédients. D’une simple lecture au départ, les éléments évoluent. La lumière, qui devient plus intime, l’espace qui s’agrandit, le son, amplifié par des micros. Michel se met à danser.

Les spectateurs interprètent le 3ième rôle de la pièce, c’est à eux que l’on s’adresse. A moins qu’ils ne soient chef d’orchestre de cette élégante partition. Car c’est un peu de cela qu’il s’agit : de musique, comme souvent chez Marguerite Duras. Parfois, surtout dans la première partie, les acteurs citent les didascalies et se vouvoient. Ensuite, les échanges deviennent plus intimes. Elle fréquentait les bars, il voyait cela comme une félonie mais elle en avait besoin. “Elle a voulu mourir quand il a demandé le divorce”.
Trois ans ont passé. Anne-Marie se remarie au mois d’août et ira vivre en Amérique, lui, également en couple, semble plus indécis. Force et finesse, profondeur et humour, rythme et élégance, le texte coule comme les larmes qu’il suggère. Avec une conclusion, qui s’impose : “Nous allons aimer moins maintenant les autres gens”. Et nous, encore un peu plus, le théâtre. A ne pas manquer.

Centre Culturel d’Uccle