L’Herbe de l’oubli

Woluwe-Saint-Lambert | Théâtre | Théâtre de Wolubilis

Dates
Mardi 5 février 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Wolubilis
Cours Paul-Henri Spaak, 1 1200 Woluwe-Saint-Lambert
Contact
http://www.wolubilis.be
d.crista@woluwe1200.be
+32 2 761 60 30

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L’Herbe de l’oubli

Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, le metteur en scène Jean-Michel d’Hoop et l’équipe du spectacle sont retournés sur les lieux pour recueillir la parole des rescapés - les « gens de l’après » - et traduire sur scène la menace qui continue de les ronger, invisible et silencieuse. Humain et poétique, mêlant jeu d’acteurs, marionnettes et vidéo, ce spectacle nous ouvre définitivement les yeux sur un sujet d’actualité sensible.

Le 26 avril 1986, le réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl explose projetant un nuage de radioactivité qui a touché non seulement la Biélorussie, l’Ukraine et la Russie mais dont on a retrouvé des traces dans toute l’Europe. Aujourd’hui, il conserve toujours dans son ventre gainé de plomb et de béton armé, près de 20 tonnes de combustible nucléaire. Tchernobyl en russe, se traduit absinthe, l’herbe de l’oubli... Trente ans après, que retient-on de cette explosion ?

Distribution

De la compagnie Point Zéro, écriture et m.e.s : Jean-Michel d’Hoop, assisté de : François Regout, avec : Léone François Janssens, Léa Le Fell, Héloïse Meire, Corentin Skwara et Benjamin Torrini, scénographie : Olivier Wiame, vidéos : Yoann Stehr, musique : Pierre Jacqmin, marionnettes : Ségolène Denis assistée de : Monelle Van Gyzegem, lumières : Xavier Lauwers, voix off d’après les interviews de Svetlana Alexievitch

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7 Messages

  • L’herbe de l’oubli

    Le 9 janvier 2018 à 22:45 par VVVV

    Je suis toujours époustouflée par la vie qu’ils arrivent à insufler à leur marionnettes...
    Un récit touchant, interpellant, dont les comédiens et leur marionnettes à taille (sur)humaine nous présentent un très beau témoignage...

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 10 janvier 2018 à 09:25 par Joenath

    Un beau sujet de réflexion. Les dangers et excès de notre société liés à l’écologie. Comment survivre dans une région irradiée, a-t-on le choix ? Adapté avec des marionnettes, la pièce est bien mise en scène, très intéressant.

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 14 janvier 2018 à 00:42 par mike_bel

    Cette pièce est assez particulière, d’ailleurs, est ce une pièce ?

    On est plus dans des témoignages de personnes vivants sur le site de la catastrophe, tantôt sous forme de vidéos, d’interviews audios ou d’acteurs jouant leur récit.

    Les marionnettes (un peu glauques) viennent donner une présence sur scène.

    Je ne me suis pas ennuyé mais j’ai pas été transporté non plus. On n’y apprend pas grand chose, on ne conclu rien.

    Si on enlève les moments de vidéos, de marches de marionnettes et d’audios, on doit avoir 20min de jeux d’acteurs et de textes joués dans cette pièce d’environ 1h15 et pour moi ça reste trop peu, je suis resté sur ma faim.
    J’ai trouvé l’ensemble un peu bâclé, je m’attendais à plus sur ce superbe sujet interpellant.

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 15 janvier 2018 à 16:52 par rvdm0112

    Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur le mode vie d’une population qui continue à survivre dans un environnement à jamais sinistré par une radioactivité omniprésente . Remarquables prestations, en particulier des marionnettes grandeur nature, qui incarnent les habitants physiquement déformés par les affections post- cataclisme

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 26 janvier 2018 à 13:29 par bafie

    Au Collège, dans les années 70, je portais des t-shirt « Nucléaire, non merci » et j’ai participé aux manifestations d’opposition à l’implantation de missiles à Florennes.
    J’ai gardé cette sensibilité et c’est ainsi que dans les années 90, j’ai lu « La supplication » de Svetlana Alexievitch. Ce livre (voir si je retrouve sa critique)… lecture parfois à la limite de l’insoutenable, le matin, dans le train, je refermais le livre, incapable d’avancer dans ma lecture, tant ce que je lisais était horrible.
    Aussi, lorsque j’ai appris la mise en scène de cette pièce au Théâtre de Poche, j’étais vivement intéressée.
    Sur le fond, le thème du nucléaire et cette catastrophe à Tchernobyl, a toujours retenu mon attention.
    Sur la forme, car je trouvais que c’était un énorme pari que d’utiliser ce texte et y joindre d’autres éléments pour monter un spectacle.
    Pari réussi.
    La pièce distille tristesse, consternation, effroi… et en même temps elle nous parle de la vie des gens de là-bas sans pathos exagéré, l’émotion étant toujours présente. Le jeu des acteurs est sobre. La mise en scène alterne projections vidéo, interventions des acteurs et spectacle de marionnettes. Les scènes de marionnettes accompagnées par la musique de Pierre Jacqmin apportent une note poétique à ce récit d’une situation tragique.
    Lorsque les premiers applaudissements ont retenti, j’ai été tirée d’une certaine hébétude tant la scène finale est puissante et tant résonnait en moi comme un leit-motiv : qu’avons-nous fait à la terre, à la nature et quel legs faisons-nous à nos descendants ?

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 27 janvier 2018 à 11:24 par marille

    Quel plaisir de voir une pièce qui malgré le sujet très lourd, arrive à mettre de la poésie pure dans chaque mouvement, déplacements et phrases prononcées. Ils ont réussi à trouver le juste milieu entre en dire trop et ne pas en dire assez.

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Lundi 15 janvier 2018, par Catherine Sokolowski

L’ennemi invisible

Tchernobyl a presque disparu de nos mémoires. Et pourtant, des milliers de gens souffrent encore de la catastrophe nucléaire qui a frappé la Biélorussie et l’Ukraine en 1986. Cinq comédiens talentueux s’identifient aux survivants tandis que le texte des voix off s’inspire des témoignages recueillis en 2015 par la journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch. Des images vidéo défilent à l’arrière-plan de la scène, montrant les lieux tels qu’ils sont devenus. La nature a repris ses droits sur cette terre polluée pour 100.000 ans. Les marionnettes de la compagnie Point Zéro donnent une dimension toute particulière au spectacle, dans lequel drame et douceur se côtoient. Un très bel hommage aux « gens de l’après ».

Le metteur en scène, Jean-Michel d’Hoop, est également l’auteur de cette œuvre de théâtre documentaire. Trois voyages dans les pays de l’Est ont permis à toute la compagnie d’aller à la rencontre des habitants autour de la zone contaminée. Cette zone, très dangereuse, devenue sauvage, ne semble pas polluée : la dangerosité du nucléaire n’est pas visible. Après la catastrophe, les habitants étaient priés de prendre jusqu’à 5 douches par jour : comment l’expliquer aux enfants ? Comment matérialiser quelque chose qui n’est pas perceptible ? Les « gens de l’après » mangent les produits locaux alors qu’ils ne devraient pas. Ils sont malades et n’ont pas d’argent pour partir. Parmi d’autres, le témoignage touchant de cette dame qui pense qu’elle n’arrivera pas à marier ses filles, celui qui évoque les maladies dérivées de l’absorption du césium 137 ou celui qui rappelle l’abattage massif des animaux hébétés les jours qui ont suivi la catastrophe.

Le travail de la compagnie Point Zéro est remarquable sur plusieurs points. D’abord parce qu’il dénonce le nucléaire en rappelant cet accident à l’heure où les politiciens n’arrêtent pas de ne pas l’arrêter, ensuite parce qu’il fait état d’une situation tragique sans larmoiements inutiles notamment grâce au jeu sobre des acteurs. Enfin, les marionnettes amplifient l’impact des récits au travers de leurs mouvements poétiques et graves accompagnés d’une musique étrange.

Au lendemain de cette terrible catastrophe, un sarcophage recouvre le site de Tchernobyl, d’autres déchets sont enterrés à différents endroits, les villages ont été détruits, les animaux abattus et « la conscience humaine semble avoir capitulé ». Que feront les générations futures de cet édifice macabre ? En Biélorussie (pays le plus touché), l’accident a des retombées écologique, économique, sociale, médicale et politique. Tchernobyl (en russe) signifie absinthe, l’absinthe est une plante vivace et amère : l’herbe de l’oubli. Ce spectacle permet de ne pas oublier, il rappelle les dangers du nucléaire tout en dégageant quelque chose de profondément humain, un beau tour de force. Espérons qu’il soit vu par tous les décideurs et par la N-VA en premier.

Théâtre de Wolubilis