Frankenstein

Théâtre, Marionnette | Théâtre de Namur

Dates
Du 15 au 17 mai 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Namur
Place du Théâtre 2
Contact
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081 22 60 26

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Frankenstein

On pense toujours que Frankenstein est le monstre issu de l’imagination fantasque de Mary Shelley. Il n’en est rien. Victor Frankenstein est le nom du savant fou qui, dans la solitude de son laboratoire, recueille des fragments hétéroclites de squelettes et de cadavres pour les assembler, les faire revivre et créer ainsi un nouvel être composite et artificiel. Jan-Christoph Gockel, metteur en scène allemand et Michael Pietsch, son partenaire scénique de longue date, manipulateur et facteur de marionnettes, ont imaginé de transformer la scène en laboratoire, et d’y composer un monstre gigantesque d’une autre nature, composé d’objets de récupération qui tous ont une histoire de vie, celle des gens auxquels ils ont appartenu. Première pièce de ce mécano ludique autant qu’étrange : la montre en or héritée d’une grand-mère centenaire. Mais qu’en faire : un oeil ? une dent en or ?…

Distribution

Avec Michael Pietsch, Thomas Halle, Alfredo Canavate, Gianni La Rocca, Bruce Ellson, Léone François. Mise en scène Jan Christoph Gockel. Créateur marionnettes et marionnettiste Michael Pietch. Scénographe : Julia Kurzweg. Dramaturge Cécile Michel. Création costumes Émilie Jonet. Assistante dramaturgie Irina Reinke. Assistant mise en scène Maxime Glaude. Assistante scénographie Sarah Deppe et Julia Ippolito. Créateur son et musicien Anton Berman. Créateur lumière Jean-Jacques Deneumoustier Une production du Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Construction décors et costumes Ateliers du Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Coproduction Théâtre de Namur, Tandem scène nationale, le Manège Maubeuge, Shelter Prod Avec le soutien de taxshelter.be et ING et Tax Shelter du gouvernement fédéral de Belgique.

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4 Messages

  • Frankenstein

    Le 11 mars 2018 à 14:37 par loulou

    Spectacle étonnant tant par l’énorme machinerie et l’atmosphère étrange qu’elle engendre que par les propos tenus sur la vie,la mort,les objets chers,les souvenirs...
    Dès notre entrée dans la salle nous sommes invités à monter sur scène et à partager les histoires des objets-souvenirs qui vont participer à la création de la" créature"
    Une envie aussi de relire l’oeuvre de Mary Shelley..

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  • Frankenstein

    Le 14 mars 2018 à 17:50 par marille

    Ennuyeux et hermétique au possible.
    pendant la représentation des personnes ont quitté la salle. Ils ont bien fait, la fin ne rattrapait pas le début.
    un bon point, juste, pour la scène ouverte avant le spectacle.

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  • Frankenstein

    Le 23 mars 2018 à 13:42 par mauvever

    Suis allé voir ce """"spectacle""" à Mons ce mercredi et je dis : Au secours ,fuyez !
    C’est confus ,brouillon , bruyant, et ces mises en scène modernes qui multiplient le sous-titrage ,on n’est pas au cinéma,c’est triste ce genre de spectacle que l’on s’efforce d’appeler théâtre,la formidable machinerie qui actionne le"monstre" est très bien réalisée mais ne sauve aucunement ce """spectable"""navrant. A force de rechercher continuellement l’originalité on tombe dans le non-théâtre ,l’art minimal.
    Mauvever

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  • Frankenstein

    Le 12 mai 2019 à 05:39 par mimi5

    Invités à monter sur scène découvrir les objets et leur histoire qui serviront à créer la créature, nous sommes d’emblée plongés dans un univers enchanteur. Lorsque chacun regagne sa place, les spectateurs sont happés par un conte passionnant, des récits cocasses, tristes, drôles, émouvants racontés sur fond de musique en live tour à tour mécanique - évoquant celle d’une boîte à musique -, endiablée, prenante. Un spectacle étonnant. Grandiose. À l’heure où les technologies rivalisent d’ingéniosité pour créer des robots entièrement autonomes, comment ne pas rester bouche bée devant l’agilité, l’adresse et le talent de ces acteurs et techniciens marionnettistes qui donnent vie à ce géant sur scène jusqu’à susciter tant d’émotions ? Difficile de résister à l’envie de suivre les spectateurs qui ont rallumé leur portable pour prendre des photos. Comment ne pas saluer le travail colossal des concepteurs et techniciens en amont ? Rien d’étonnant à ce qu’ils aient remporté le prix des techniciens de théâtre pour leur œuvre. Merci à toute l’équipe pour ce spectacle exceptionnel. Passionnant. Impressionnant.
    Et extrêmement divertissant. Standing ovation méritée.

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Lundi 12 mars 2018, par Juliette F

Se rappeler et oublier

À la frontière entre le conte et la marionnette ce « laboratoire » mis en scène par l’allemand Jan Christoph Gockel s’inspire du livre « Frankenstein, or the modern prometheus » de Marie Shelley pour redonner vie à des objets du passé, sous forme d’une marionnette géante. Multilingue (Allemand, Français, Anglais), multi-objets, multi-récits : ce spectacle crée entièrement au Théâtre National de Bruxelles, reflète aussi l’éclectisme d’une ville, qui bouillonne de souvenir et de cultures hétéroclites. Du marché au puces à la scène, on est transporté dans un monde passé et poussiéreux fait de ‘broles’ et d’histoires brassées ensemble.

Michael Pietsch, le concepteur des marionnettes, a fourni un travail colossal avec une grande équipe de techniciens, plasticiens et menuisiers pour fabriquer un géant de bois d’environ 6 mètres de haut, qui trône sur le plateau (rappelant inévitablement la Saga des Géants de la compagnie Royal de Luxe) .
De nombreux Bruxellois ont été invités à venir donner des objets qui leur sont chers pour garnir ce géant creux, mais à une condition : raconter chaque histoire de son précieux trésor.
Ainsi, remplaçant les os, les morceaux de chaire et des organes utilisés par le savant Victor Frankenstein dans le roman pour donner vie à sa créature, ce sont les souvenirs de chaque habitant de la ville qui va servir de matière organique. Le metteur en scène utilise même l’expression de « rendre le passé vivant à nouveau ».

Un spectacle donc placé sous le signe de l’amoncellement et le morcellage : c’est une accumulation d’idées, de voix et de matériaux qui priment dans cette mise en scène, aussi bien que dans ce récit.
Dès l’arrivée dans la salle, l’équipe du théâtre nous invite sur scène, pour découvrir de plus près l’envers du décors. Avec cette plongée dans l’univers insolite, entre grenier et labo, le spectateur pénètre littéralement dans un « monde » particulier.
Naviguant de part et d’autre du plateau, des morceaux d’histoires nous parviennent à 360° : un reflet capte le regard, un homme massif nous raconte l’histoire d’une écharpe de sorcier, au même moment, un tintement attire notre oreille au devant de la scène où une actrice rassemble des morceaux de porcelaine pour reconstituer le visage d’une poupée sur son établi… Le tout est enveloppé dans un léger nuage de fumée et dans une mélodie sortie d’une autre époque : jouée à l’accordéon, au piano miniature ou aux manettes électronique par un musicien intriguant, on se croirait dans un film de Jean-Pierre Jeunet ou de Tim Burton.
Au fond de la scène, des mots s’accrochent à nos oreilles « grenier, grand père, ancien, archive, souvenir, mort… » l’ambiance est posée, nous somme dans une atmosphère sortie d’un conte pour enfant ou d’un vieux livre d’horreur…Les vestiges de Mary Shelley et des frères Grimm nous accompagnent.

Concernant l’histoire du spectacle, c’est un récit croisé entre de nombreux niveaux de discours. Faisant référence au texte original écrit sous forme épistolaires, les comédiens lisent eux aussi des courriers, s’y mêlent les histoires des objets en scène, des faits historiques, des références à la littérature, la légende originale de Frankenstein…mais ce qui « ficelle » le tout est la présence de la famille de Victor, créateur du monstre, qui rayonne par son absence permanente et s’impose comme fantôme durant (presque) tout le spectacle. Le fait que tout cela soit déclamé dans des langues différentes, accentue l’impression de collage narratif et de juxtaposition de « nombreuses histoires » emprunt de diverses influences et cultures .

Le jeu des comédien est légèrement exagéré, à tel point parfois qu’eux aussi nous semblent presque devenir des automates. On comprend que chaque personnage du récit est symbolisé par des accessoires qui lui sont propre (l’un porte un casque blanc et une veste de marin, l’autre un blouson de soldat et une lance africaine, ou encore une robe rose) et qui passent d’acteurs en acteurs, devenus des poupées que l’on peut habiller. Comme dans une cours d’école, les comédiens se passent les rôles, et « jouent » entre eux à incarner les protagonistes.
Ce sont d’ailleurs aussi les opérateurs de toutes les mécaniques en scène : ils activent les poupées, ils tirent les ficelles et les câbles et s’effacent au profit des décors. Bref, sur scène, tout le monde est au service d’une seule chose : l’histoire.

Racontée par chapitres cette évocation permanente des souvenirs nous amène inévitablement sur la question de la mort. On parle ici de décomposition, d’oubli et d’absence. Il plane également en permanence une réflexion sur la guerre, le trauma ou la peur des souvenirs qui hantent. Parfois, on préfère « oublier le passé » nous dit Victor (revenu en coup de vent, pour mettre un terme à la souffrance de son géant, rongé par le passé, dévasté par le monde.)

Théâtre de Namur


Place du Théâtre, 2
5000 Namur